La décision d'élire l'ancien
président de l'UDC au gouvernement a été prise à main levée sans
opposition, a indiqué à la presse le conseiller aux Etats Didier
Burkhalter. Ni lui ni la présidente du groupe, l'Uranaise Gabi
Huber, n'ont voulu préciser le nombre d'abstentions.
«Quelques-unes», selon le radical neuchâtelois.
Des réponses « franches »
Ueli Maurer a répondu de manière franche aux questions du groupe
et a assuré qu'il respecterait le principe de la collégialité, a
précisé Mme Huber. Le candidat UDC a notamment affirmé que «dans la
minute qui suivra son élection» le 10 décembre, il représentera le
Conseil fédéral et défendra les positions de ce dernier, y compris
sur des dossiers comme l'initiative anti-minarets, selon Didier
Burkhalter.
Durant près d'une heure, le groupe libéral-radical, dont les 47
membres étaient presque tous présents, a également interrogé Ueli
Maurer sur la politique de sécurité et de la défense, sa fiabilité
ou encore sa gestion du personnel. Il n'a pas laissé de doutes, «la
confiance commence à être là», a dit le Neuchâtelois.
Ueli Maurer prudent
A l'issue de son audition,
alors que le groupe ne s'était pas encore prononcé, Ueli Maurer a
néanmoins estimé qu'il n'était pas encore élu.
Chaque élection a sa propre dynamique et un certain nombre de
radicaux ne sont pas encore certains qu'un président de parti qui a
mené une politique agressive durant plusieurs années est capable de
changer de rôle, a-t-il expliqué.
ats/ant/nr
Blocher auditionné 5 minutes seulement
Avant lui, le groupe libéral-radical a accueilli l'autre candidat UDC, Christoph Blocher. Il lui a clairement fait savoir qu'il ne l'élira pas, si bien que l'ancien conseiller fédéral est ressorti après cinq minutes, le visage renfrogné et se bornant à dire ce qu'il s'était passé.
Interrogé à ce propos, Ueli Maurer a trouvé dommage qu'il n'y ait pas eu de discussion. Et de répéter que lui-même «reste toujours le numéro 2». Le Zurichois évalue à 40 % ses chances d'être élu au gouvernement.
Prochaines auditions
Ueli Maurer sera auditionné mardi prochain par le groupe socialiste, qui accueillera aussi le candidat des Verts Luc Recordon mais pas Christoph Blocher.
Le groupe PDC-PEV-Verts libéraux entend pour sa part quand même entendre l'ancien ministre. Même s'il maintient certaines réserves sur les deux hommes, le groupe salue dans un communiqué la volonté de l'UDC de quitter l'opposition. Dans ce sens, il renonce à auditionner Luc Recordon.