Les requérants qui ne remplissent pas les conditions nécessaires pour obtenir l'asile choisissent de moins en moins souvent la Suisse comme destination, affirme vendredi le directeur du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) Mario Gattiker.
Selon lui, ce choix s'explique notamment car la Suisse statue très rapidement sur les demandes d'asile. "Nous avons des procédures accélérées pour des personnes qui n'ont pas suffisamment de motifs d'asile. Je pense que nous avons une pratique de renvoi conséquente par rapport à la situation européenne", livre Mario Gattiker dans l'émission Forum de la RTS.
"La Suisse est toujours une terre d'accueil, c'est notre politique claire", assure pourtant le directeur du SEM.
Erythrée, Syrie et Afghanistan en tête
Les principaux pays de provenance des requérants en Suisse restent l'Erythrée, la Syrie et l'Afghanistan, indiquent les chiffres du SEM. Le nombre de requêtes de ressortissants érythréens en particulier est en forte baisse. Parmi les 2825 demandes d'asile érythréennes, seules 492 sont issues de personnes ayant fui vers la Suisse. Les autres cas sont liés à des naissances et à des regroupements familiaux.
Selon Mario Gattiker, la tendance devrait rester la même en 2019 avec environ 15'500 nouvelles demandes d'asile. Toutefois, la situation reste instable et la pression migratoire internationale élevée, souligne-t-il. Plus de trois millions de Syriens vivent par exemple en Turquie.
ats/cab
Assises pour les jeunes migrants déboutés malgré une formation
Le cas de jeunes migrants, souvent erythréens, ayant entrepris une formation professionnelle en Suisse et qui se retrouvent finalement déboutés interpelle. La société civile se mobilise et lance les premières assises romandes sur la question, samedi à Lausanne. L'idée est d'engendrer une prise de conscience de tous les acteurs.
Les migrants qui déposent une demande d'asile en Suisse peuvent travailler ou entreprendre une formation le temps que leur demande d'asile suive son cours. Dans un article paru dans le quotidien La Côte, l'Etablissement vaudois d'accueil pour les migrants (EVAM) précise que l'insertion de ces jeunes sur le marché du travail ou de la formation est une priorité, mais que ces démarches sont indépendantes des décisions fédérale en matière d'asile.
Pratique durcie concernant les Erythréens
D'ici mi-2019, le SEM va passer au peigne fin 2800 cas d'admission provisoire d'Erythréens. Il se penchera en priorité sur les dossiers de familles, de mineurs et de jeunes en formation. Le but est d'assurer rapidement une sécurité juridique pour ces personnes et de permettre l'intégration de celles qui peuvent rester en Suisse. Mario Gattiker estime que moins de 10% sera renvoyé en Erythrée.
Le SEM a durci sa pratique en 2016 concernant les Erythréens. Il a estimé que le seul fait d'avoir quitté illégalement le pays ne suffisait plus pour obtenir l'asile. Un retour en Erythrée est considéré comme acceptable pour les personnes libérées ou exemptées de leurs obligations militaires.