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La mobilisation contre Maurer s'étoffe

Le groupe PDC (ici Urs Schwaller et Bruno Frick) doute d'Ueli Maurer.
Le groupe PDC (ici Urs Schwaller et Bruno Frick) doute d'Ueli Maurer.
La gauche et les Verts ne sont pas les seuls à exprimer leur scepticisme face au candidat UDC Ueli Maurer pour succéder à Samuel Schmid au Conseil fédéral. Le conseiller aux Etats Bruno Frick (PDC/SZ) a notamment fait part de ses doutes dans la presse.

Dans le groupe PDC aux Chambres fédérales, des questions et des
réserves se font jour face à la candidature de Ueli Maurer, indique
Bruno Frick dans une interview publiée dans la «Neue Luzerner
Zeitung». Le groupe auditionnera l'ex-président de l'UDC mardi
prochain.

Outre Bruno Frick, plusieurs parlementaires PDC, dont le
conseiller national Jacques Neyrinck (VD), ont déjà exprimé leur
retenue. Le Vaudois fait d'ailleurs partie du Groupe 13, formé
d'une vingtaine de politiciens de tous bords, qui milite contre
l'élection du Zurichois au Conseil fédéral la semaine
prochaine.



A l'inverse, la direction du parti a très rapidement lâché du lest
sur les conditions posées au candidat après l'annonce de l'UDC du
double ticket. Elle se limite désormais à rejeter Christoph
Blocher.

Un style méprisant

Au groupe PDC, les réserves sont de
deux ordres. «Nous nous demandons si nous avons avec Ueli Maurer
une base de confiance suffisante», a dit le conseiller aux Etats
schwyzois. Au cours des ans, Ueli Maurer s'et montré irrespectueux
face aux personnes qui ne pensaient pas comme lui, «souvent
méprisant».



Outre son style, Ueli Maurer a défendu la ligne politique de son
parti avant tout, même «au détriment de la Suisse». Bruno Frick
voudrait qu'un politicien parle franchement, mais «entre franchise,
grossièreté et mépris, il y a une différence».



La question centrale reste de savoir si Ueli Maurer est capable de
troquer sa casquette d'ex-président de parti pour celle de
conseiller fédéral. A titre personnel, Bruno Frick n'a pas encore
tranché.



Le Schwyzois et le groupe attendent des réponses objectives de
l'intéressé mardi prochain. Il devra par exemple expliquer dans
quels domaines précis l'armée est dans un état catastrophique,
comme il le prétend, et dévoiler son programme pour y remédier.
Quant à une alternative à Ueli Maurer, le PDC ne prendra pas
position avant son audition.



ats/ant

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Voix critiques

Chez les socialistes, le conseiller national zurichois Andreas Gross, animateur du Groupe 13, revient à la charge contre Ueli Maurer dans la «Weltwoche». Il le qualifie de «clone de Christoph Blocher, sans en avoir ses qualités».

L'élection au Conseil fédéral ne doit pas résulter d'une simple concordance arithmétique: le candidat devrait en revanche adhérer à certaines valeurs comme le «respect de la séparation des pouvoirs, celui des droits de l'homme, de la constitution et avant tout celui de la liberté de penser», selon Gross.

Dans «Le Temps», le politologue Pascal Sciarini abonde dans ce sens. «Les autres partis ne devraient pas faire de cadeau à l'UDC», estime-t-il, quitte à ce que l'UDC reste dans l'opposition, renchérit en substance Alain Jeannet, dans «L'Hebdo».

Mobilisation citoyenne

Les citoyens sont aussi invités à se mobiliser contre une élection d'Ueli Maurer. Pas moins de 3 pétitions en ligne circulent sur le net, lancées par Ada Marra, conseillère nationale (PS/VD), les Verts et un groupe de citoyens.

Vers 15h00 jeudi, on comptait 226 signatures sur le manifeste féministe d'Ada Marra, 315 sur la pétition des Verts qui appellent à voter Luc Recordon et 357 sur la dernière pétition.

En avril dernier, l'organisation féminine Alliance F avait rassemblé plus de 126'000 paraphes en deux semaines. Une partie de la population avait apporté son soutien à la ministre Eveline Widmer-Schlumpf, soumise alors à la pression de l'UDC pour quitter le Conseil fédéral ou le parti.