Marché du lait: Berne met 14 millions sur la table
Cette aide publique est notamment destinée à soutenir les ventes
de beurre et les exportations de crème, a indiqué jeudi Manfred
Bötsch, directeur de l' Office fédéral de l'agriculture (OFAG).
Elle vise à freiner une baisse du prix du lait, a-t-il déclaré,
ajoutant ne plus s'attendre à une hausse. Ce soutien cherche à
résoudre certains problèmes avant la libéralisation du marché au
1er mai prochain.
Surplus de beurre et de lait en poudre
Actuellement, la baisse du prix du lait à la production et le
tassement de la consommation ont contraint les usines de
transformation à produire davantage de beurre et de lait en poudre.
Ces produits, se vendant à moindre prix, s'accumulent chez les
fabriquants.
Par ailleurs, la stagnation des ventes, ajoutée à des fournitures
de lait élevées pèsent sur le prix du litre, quand bien même ce
dernier a déjà reculé de 9 centimes au début de l'année.
Producteurs mis à contribution
En puisant 14 millions en sus de son budget ordinaire, l'Etat
entend soulager le marché, mais la Confédération n'est pas seule à
faire un geste. Le compromis prévoit en effet que tous les
producteurs contribuent jusqu'à fin 2009 à hauteur de 1 centime par
litre de lait à un fonds d'assainissement du marché
Cela représentera 33 millions de francs sur l'année, a précisé
Stefan Hagenbuch, responsable à la Fédération des producteurs
suisses de lait (FPSL). Cette mesure était critiquée entre autres
par l'Association lait Suisse (ALS) qui regroupe les sociétés Emmi,
Elsa, Cremo et Hochdorf.
Les producteurs devront en outre renoncer à demander des quotas de
production plus élevés. De leur côté, les usines de transformation
sont tenues de ne pas profiter de la situation instable pour faire
pression sur les prix.
ats/jeh
Vers un système de régulation privé
A partir du mois de mai, un système de régulation devra être mis sur pied sans l'Etat.
Il devra proposer une production de base limitée et fixée contractuellement ainsi qu'une gestion séparée des surplus dans le cadre d'une bourse du lait.
Ce point est fondamental pour la suite des négociations car il introduit une segmentation du marché qui permettra de répondre au problème de la surproduction actuelle, estime Stefan Hagenbuch, responsable à la Fédération des producteurs suisses de lait.
La production de base sera vendue à un prix normal tandis que les surplus partiront à un prix inférieur.
Producteurs et transformateurs n'ont désormais plus qu'à trouver un consensus sur ces quantités de base.
Quant au prix, il devra également être discuté. Tout reste donc encore ouvert.