Un document de la faîtière des assureurs maladie, relayé lundi par le groupe Tamedia, indique que les prestations brutes des assureurs ont atteint l'an dernier 32,6 milliards de francs. Comparé à 2017, cela représente une hausse de 0,47% alors que la précédente hausse était de 3%.
Les coûts ont pratiquement stagné, notamment, pour les prestations ambulatoires chez le médecin (0,09%). Mais Santésuisse se refuse pour l'instant à imputer clairement cette évolution à l'intervention de la Confédération dans la structure tarifaire TARMED. Le lien de cause à effet n'est pas encore clairement établi "mais cela a sans doute contribué à limiter la hausse", selon sa directrice Verena Nold.
Calculs encore provisoires
L'adaptation à TARMED a eu pour conséquence que beaucoup de factures d'hôpitaux ont été envoyées avec retard aux assureurs, ce qui pourrait signifier que tous les coûts n'ont pas encore été pris en compte. Les premières estimations pourraient ainsi se révéler trompeuses, souligne Verena Nold.
Une autre raison au ralentissement de la hausse des dépenses pourrait venir du changement de la prise en charge de certains traitements. Certains cantons ont en effet édicté en 2018 de nouvelles listes de prestations médicales qui ne doivent être réalisées plus qu'en ambulatoire pour être remboursées par l'assurance de base.
Il y a donc eu transfert de coûts du domaine stationnaire vers l'ambulatoire. Or la hausse des dépenses dans l'ambulatoire hospitalier est encore à peine visible, car ce domaine est très concerné par des retards de facturation.
ats/oang
Besoin de réforme
Sur le plan pharmaceutique, la hausse du prix des médicaments remis directement par les médecins s'est élevée à 2,22%, contre 6,1% l'année précédente.
A l'inverse, les coûts ont continué de prendre l'ascenseur chez les pharmaciens (2017: 2,72%, 2018: 3,26%).
Pour la directrice de Santésuisse, il faut accélérer les réformes en matière de marges prises par cette profession ainsi que de prix des médicaments.
Il faudrait également réexaminer le paysage hospitalier suisse. "Il n'est plus possible que chaque petite vallée ait son hôpital censé tout faire". La tendance de fond va vers une spécialisation renforcée qui améliore la qualité. Les cantons devraient mieux se coordonner dans la planification hospitalière.