"Lavaux est un chef-d'oeuvre, il faut le sauvegarder dans l'intérêt de la Suisse et du monde", a déclaré vendredi Franz Weber lors d'une conférence de presse à Lausanne. La loi de 1979 est dépourvue d'application directe, ce qui permet aux autorités communales de profiter de certaines dérogations permettant le développement de projets qui favorisent le "mitage" du territoire.
L'écologiste en donne pour preuve de réalisations telles que le parking de St-Saphorin ou un plan de quartier permettant la construction de six immeubles avec logements à Aran. Ce dernier crée selon lui une "cité-dortoir" qui n'a rien à voir avec l'économie vinicole. Autre exemple, le parking en béton à l'entrée du village de Riez qui défigure l'entrée du village.
Rayé de l'UNESCO?
Si on continue de construire des projets enlaidissant Lavaux, le site pourrait être rayé du patrimoine mondial de l'UNESCO où il est inscrit depuis l'an dernier, avertit l'écologiste. Cette menace plane actuellement sur la ville allemande de Dresde qui a laissé construire un pont. Si la construction se poursuit le site sera retiré de la liste du patrimoine mondial.
Franz Weber et le Comité "Sauver Lavaux" reprochent au conseiller d'Etat vaudois UDC Jean-Claude Mermoud, en charge de l'aménagement du territoire, son laxisme en la matière et accuse certaines autorités communales de se transformer en promoteurs immobiliers.
Entre décembre 2005 et mai 2008, le Comité "Sauver Lavaux" a compté 510 mises à l'enquête publiées dans la Feuille des avis officiels et 287 permis de construire délivrés pour la région de Lavaux. La pression immobilière est immense: autour des villages, il existe une frange de territoire en zone constructible qui pourrait être engloutie par des constructions.
ap/ant
Protéger Lavaux une bonne fois pour toute
L'initiative introduit plusieurs articles qui protégeraient définitivement Lavaux.
Les bâtiments traditionnels existants seraient protégés et ne pourraient faire l'objet d'une démolition sauf autorisation exceptionnelle.
De plus, hormis des infrastructures souterraines, comme les parkings ou les hangars viticoles, toute construction nouvelle serait exclue.
Les initiants veulent aussi préserver le pourtour des villages en limitant les nouveaux quartiers. Et ils demandent que la loi cantonale d'application s'applique directement, c'est-à-dire qu'elle prime sur les règlements communaux qui permettent trop de dérogations, a expliqué Me Laurent Kohli, vice-président du comité "Sauver Lavaux".
Les associations «Helvetia Nostra» et «Sauver Lavaux» n'en peuvent plus de «faire des recours à longueur de journée», a ajouté Franz Weber.
La troisième initiative de Weber pour Lavaux
La récolte des signatures débutera à la mi-janvier 2009.
L'écologiste ne doute pas de recueillir durant le délai de quatre mois les 12'000 signatures nécessaires pour faire aboutir le texte.
Le peuple vaudois veut protéger Lavaux, il l'a encore confirmé dimanche dernier, en rejetant l'initiative qui voulait supprimer le droit de recours, a lancé Franz Weber.
C'est la troisième fois que Franz Weber se bat pour Lavaux. La première initiative a été lancée en 1977 et la seconde en 2005.
Cette dernière visait à réintroduire la protection de Lavaux dans la nouvelle Constitution vaudoise. Les Vaudois l'avaient acceptée à plus de 80%.