Christian Levrat met la pression sur le PDC, car "la position
centrale du PDC" lui donne un rôle essentiel dans l'élection de
mercredi. Si les démocrates-chrétiens refusent la candidature de
Ueli Maurer, ils doivent proposer un candidat, estime le président
socialiste.
Pour Christophe Darbellay, président du PDC, en demandant une
position clair du PDC, les socialistes cherchent à faire du PDC "le
bouc émissaire d'une éventuelle élection de Ueli Maurer". Il
affirme encore que les socialistes sont un peu perdus et qu'ils
cherchent une boussole pour cette élection.
Pas d'accord
Cette pression peut aussi s'expliquer par le fait que, cette
fois-ci, aucun accord n'a manifestement été trouvé entre ceux qui
estiment que l'aile blochérienne de l'UDC n'a pas sa place au sein
de l'exécutif fédéral.
De son côté, le PDC a manifestement peur de pousser l'UDC dans
l'opposition, lui qui essaie de s'affirmer plus à droite depuis une
année. Néanmoins, le parti part divisé dans cette élection.
Le ticket Blocher-Maurer
En attendant, le groupe UDC aux Chambres a réaffirmé lundi son
soutien au double ticket Christoph Blocher-Ueli Maurer pour la
succession de Samuel Schmid au Conseil fédéral. Le parti rappelle
également qu'aucun autre candidat n'acceptera une éventuelle
élection.
Après les nombreuses spéculations de ces derniers jours, l'UDC a
mené lundi des discussions intenses avec les membres du groupe
parlementaire aux Chambres fédérales, a indiqué le parti lundi dans
un communiqué. Ces discussions ont confirmé le soutien du groupe à
sa décision prise à l'unanimité le 27 novembre de présenter un
ticket Blocher-Maurer.
S'agissant de l'éventuelle élection d'un autre membre de l'UDC, le
vice-président du parti Yvan Perrin a toutefois laissé planer une
incertitude lors de l'émission «Classe politique» de la TSR lundi
soir. Le conseiller national neuchâtelois a reconnu qu'il ne
parierait pas sur le renoncement de tous les candidats, en raison
de l'ambition par laquelle sont mus certains politiciens.
Deux autres papables
Sous la Coupole fédérale, de très nombreux scénarios sont
évoqués. Le président des Verts, Ueli Leuenberger, pense même que
Christoph Blocher pourrait annoncer son retrait mercredi
matin.
Cela ouvrirait alors la porte au chef du groupe parlementaire UDC,
Caspar Baader, voire à Adrian Amstutz. Tous deux sont des proches
de Christoph Blocher.
Deux noms qui circulent à nouveau comme papables à la succession
de Samuel Schmid, d'autant plus qu'aujourd'hui dans le "Tages
Anzeiger", le président de l'UDC, Toni Brunner, affirme que Caspar
Baader et Adrian Amstutz pourraient ne pas être exclus du groupe
parlementaire si l'un d'entre eux devenait conseiller fédéral.
Selon lui, ils seraient les seuls à pouvoir bénéficier d'une telle
clémence. Ces propos montrent que l'UDC planche elle aussi sur
différents scénarios.
sbo avec Vincent Bourquin/Mber (RSR)
Un autre nom du côté de l'UDC
Parmi les viennent ensuite, le nom le plus sérieux semble être celui de la conseillère d'État zurichoise Rita Fuhrer.
Elle était la candidate officielle de l'UDC, en 2000, lorsque Samuel Schmid avait été élu. Certains socialistes seraient prêts à voter pour elle.
Selon plusieurs parlementaires UDC, elle pourrait accepter son élection. Elle a pourtant dit, à plusieurs reprises, le contraire.
Elle sait qu'elle pourrait être exclue du parti, mais on la sait très populaire au sein de l'UDC.
Manifeste contre Maurer
Plus de 6000 personnes ont signé le manifeste des Verts "contre l'élection d'un conseiller fédéral méprisant les droits de l'homme".
Une élection d'Ueli Maurer serait en contradiction avec la journée internationale des droits humains le 10 décembre, ont expliqué lundi les Verts dans un communiqué.
Le parti écologiste suisse a lancé un appel aux socialistes, aux démocrates-chrétiens et aux tenants du libéralisme pour qu'ils ne donnent pas leurs voix à Ueli Maurer et Christoph Blocher.
Les Verts estiment que si l'élection d'Ueli Maurer est devenue incertaine, ce n'est pas dû en dernier lieu à la candidature du conseiller aux Etats vaudois Luc Recordon.