Problèmes d'adressage dans la facturation, une redevance unique pour radio et télévision parfois mal comprise, montants de la facture peu transparents, une taxe perçue en amont... Bref, un début compliqué pour la nouvelle entreprise chargée de percevoir la redevance radio et télévision à la place de Billag.
Pour le conseiller aux Etats PLR vaudois Olivier Français, Serafe a raté son départ: "Compte tenu de l'image assez négative de la redevance dans la population, il faudrait qu'on ait une approche beaucoup plus commerciale, et un sentiment beaucoup plus positif par rapport au passé".
Concrètement, que faire maintenant? Faire mieux... ou suspendre l'envoi de factures. Le conseiller national PDC grison Martin Candinas estime qu'il est important d'envoyer des "factures justes": "Si les données sont fausses, il faut arrêter d'envoyer des factures jusqu'à ce que les problèmes soient résolus."
Potentiels conflits d'intérêts
En plus des problèmes d'adressage, de potentiels conflits d'intérêt sont dénoncés: le directeur de Serafe est aussi le président du conseil d'administration; un membre de ce même conseil d'administration est mariée à une personne de la direction. Le conseiller national socialiste bernois Matthias Aebischer souligne qu'il est trop tard pour changer d'entreprise chargée de la perception, mais qu'au terme du contrat, "il faudra changer d'entreprise ou alors resserrer les conditions fixées à Serafe".
L'Office fédéral de la communication, qui a sélectionné Serafe pour percevoir la redevance, va devoir s'expliquer en avril. Un rendez-vous qui était déjà pris l'an dernier, les parlementaires ayant vu venir des difficultés. Ces derniers veulent notamment savoir qui va payer les frais supplémentaires liées aux erreurs d'adressage.
Muriel Ballaman/ebz