"L'accord passé avec les communes est la seule solution
politiquement réaliste. Il permet de sortir enfin la réforme
policière de l'ornière après 18 ans de blocage", a estimé vendredi
devant la presse Jacqueline de Quattro, cheffe du Département de la
sécurité (DSE). "Il faut surtout éviter le statu quo. La situation
actuelle n'est plus acceptable", a ajouté la conseillère
d'Etat.
Obstacles à la police unique
Elle a cité en exemple les disparités de salaires et d'horaires
pour des métiers comparables entre polices municipales et
cantonale, les difficultés de coordination opérationnelle, les
inéquités de financement entre communes. Le gouvernement demande
donc au législatif cantonal de l'autoriser à ratifier l'accord
signé le 1er décembre avec les communes.
Cette convention permet aux polices locales de subsister à
certaines conditions. Selon les projections, une dizaine sur les
trente polices municipales ou intercommunales pourraient obtenir
cette accréditation. Toutes ces entités seront soumises à un
commandement unique, celui du chef de la police cantonale.
Procédures et statuts seront harmonisés, voire unifiés.
"Il est clair que la police unique constituerait la meilleure
option du point de vue opérationnel. Mais il y a trop d'obstacles à
sa réalisation", a expliqué Jacqueline de Quattro. En plus du fait
que les communes s'accrochent à leurs polices locales, le transfert
au canton des 900 agents municipaux et le financement poseraient
d'épineux problèmes.
ats/dk
Initiative "d'Artagnan" soumise au peuple
Le Conseil d'Etat préconise de soumettre au peuple l'initiative "d'Artagnan" assortie d'un préavis négatif, la solution négociée avec les communes faisant office de contre-projet indirect.
Selon la vitesse d'avancement des travaux du parlement, le scrutin aura lieu en juin ou en septembre.
Jacqueline de Quattro a confirmé avoir rappelé leur devoir de réserve au Syndicat de la police de sûreté et à l'Association professionnelle des gendarmes vaudois (APGV) à l'origine de "d'Artagnan".
Mais la conseillère d'Etat s'est défendue de vouloir "museler les initiants" dans la campagne de votation. Un cadre sera défini avec eux, en particulier pour les débats publics.