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Avec Maurer, le retour de la concordance

Ueli Maurer félicité par ses collègues de parti.
Avec Ueli Maurer, l'UDC réintègre le système politique suisse.
L'élection sur le fil d'Ueli Maurer a fait apparaître un Parlement divisé entre la défense de sa souveraineté et les prérogatives du premier parti de Suisse. Au final, la majorité a voulu assurer la concordance en élisant un candidat officiel de l'UDC.

"Une partie des parlementaires s'est sentie sous pression par la
nouvelle clause dans les statuts de l'UDC", qui permet d'exclure un
membre qui accepte son élection contre l'avis de son parti, analyse
le politologue tessinois Oscar Mazzoleni.

Reste que 121 élus ont donné leur voix à Hansjörg Walter alors
même qu'il n'était pas le candidat officiel, s'étonne Hans Hirter.
L'issue de l'élection n'est certainement pas une mauvaise chose
pour le système politique suisse, estime le Bernois.

Une bonne chose pour l'armée

"Si Hansjörg Walter avait été élu, l'UDC l'aurait probablement
exclu. Et au cas contraire, il aurait été sans cesse attaqué".
Hansjörg Walter, comme Samuel Schmid, aurait alors eu du mal à
imposer les réformes nécessaires au Département de la défense
(DDPS), explique le politologue bernois. Même la gauche qui l'a
soutenu mercredi ne l'aurait pas suivi sur les questions
militaires.



Pour Oscar Mazzoleni aussi, le Département de la défense a gagné
avec l'élection de Ueli Maurer. "Les dossiers devraient avancer,
car l'UDC zurichois trouvera plus facilement des majorités que son
prédécesseur", dit-il. "C'est peut-être aussi une raison pour
laquelle le PRD et le PDC ont voté Ueli Maurer".



Le politologue tessinois pense surtout que le PRD et le PDC ne
voulaient pas laisser le premier parti de Suisse en dehors du
gouvernement avant la votation du 8 février sur la libre
circulation des personnes. Et puis "en période de crise, on
privilégie un système que l'on connaît", dit-il. Sans oublier que
les partis bourgeois voient aussi déjà plus loin, au moment où ils
devront trouver des alliés pour assurer leur(s) siège(s) au
gouvernement.



ats/dk

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L'UDC retrouve le contact avec l'administration

Le retour de l'UDC au gouvernement va fondamentalement changer une chose: le parti aura de nouveau un contact privilégié avec l'administration, affirme Oscar Mazzoleni.

En ayant accès aux informations, "elle pourra mieux gérer son agenda et à nouveau anticiper. Elle pourrait retrouver sa longueur d'avance sur les autres partis".

"Aussi paradoxal que cela paraisse: l'expérience de l'UDC montre que pour être un parti d'opposition efficace en Suisse, il faut être au gouvernement", explique le Tessinois.

"La faiblesse de l'opposition de l'UDC durant cette année venait non seulement de ses divisions internes mais aussi de son manque d'informations".

Le retour d'une UDC forte?

Entre 2003 et 2007 avec Christoph Blocher au Conseil fédéral, l'UDC a été très forte, elle a imposé ses positions notamment en matière d'asile. Avec Ueli Maurer, un scénario semblable pourrait se produire, prédit Oscar Mazzoleni. Pour Hans Hirter, tout ne sera pas si facile. L'UDC perd sa cible de prédilection avec le départ de Samuel Schmid.

A cela s'ajoute que les électeurs UDC seront tôt ou tard déçus par Ueli Maurer, a priori plus collégial que Christoph Blocher, note le Bernois qui estime que l'UDC aura du mal à fidéliser tout le monde et à maintenir son électorat. En revanche, cette élection est une bonne chose pour le groupe UDC qui pourrait en sortir renforcé. "C'est peut-être la fin des divisions internes", conclut-il.