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Hansjörg Walter parle de chantage politique

La clause d'exclusion de l'UDC fâche Hansjörg Walter.
La clause d'exclusion de l'UDC fâche Hansjörg Walter.
Après avoir frôlé l'élection au Conseil fédéral, Hansjörg Walter se montre critique face au style politique de son parti. Il exige un changement des mentalités. «L'UDC doit sortir du système de chantage politique», déclare le Thurgovien.

La clause d'exclusion instaurée au sein du parti en cas
d'élection d'un candidat non officiel au gouvernement dérange
particulièrement le conseiller national. Il la qualifie de «faux
pas politique» dans la « NZZ am Sonntag ».

Selon le président de l'Union suisse des paysans, cette nouvelle
règle interne a même menacé l'élection d'Ueli Maurer. «Seule ma
loyauté a permis d'éviter la débâcle.»



Une «majorité grandissante» du parti souhaite pourtant une
politique constructive, à savoir «ceux qui savent que la base en a
assez de la politique d'opposition», estime Hansjörg Walter.

Clause d'exclusion maintenue

Sur les ondes de la radio alémanique DRS, le conseiller national
a en outre souligné samedi que l'UDC doit certes garder un «style
critique», mais aussi «respectueux». Avec son retour au
gouvernement, le parti sera à nouveau intégré aux responsabilités.
Hansjörg Walter part du principe que les pragmatiques comme lui
gagneront du même coup en influence.



Le président de l'UDC Toni Brunner rejette toute suppression de la
clause d'exclusion. Il n'existe aucune raison de modifier à nouveau
les statuts du parti, réplique-t-il dans des interviews publiées
dans la «Zentralschweiz am Sonntag» et la «Südostschweiz am
Sonntag».



Et de souligner que les statuts «aident aussi à aplanir à
l'interne les imperfections humaines». En d'autres termes: à tenir
compte de l'acceptation éventuelle d'une élection au Conseil
fédéral contre la volonté de son propre parti.

«Fin du système»

Gilles Petitpierre vient de son côté apporter de l'eau au moulin
de Hansjörg Walter dans une interview accordée au «Matin Dimanche» . L'ancien sénateur (PRD/GE)
et candidat malheureux au Conseil fédéral en 1998 n'exclut pas que
l'UDC en arrive à une «scission entre sa frange zurichoise et ceux
qui ont encore envie d'avoir une liberté de parole et
d'action».



Dénonçant les vues du parti sur l'un des sièges socialistes, il
prédit une autre option possible: la fin pure et simple de la
concordance actuelle et le début d'une «concordance restreinte».
«On pourrait très bien revenir à un Conseil fédéral comme nous en
avons déjà eu, où même le parti le plus représenté au parlement - à
l'époque les socialistes - n'appartenait pas au
gouvernement.»



Pour Gilles Petitpierre, la Suisse et «au début d'une transition»
et va de toute façon vers une «crise du système». Et d'ajouter: «il
faut arrêter de la différer sans cesse».



ats/ant

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Ueli Maurer sera attentif à la neutralité

Ueli Maurer veut avoir son mot à dire dans les autres départements. Comme représentant de l'UDC, le nouveau ministre de la défense et des sports pense en particulier essayer d'influencer la politique étrangère, a-t-il déclaré dimanche dans une interview à la «SonntagsZeitung».

Ueli Maurer sera surtout attentif quand il s'agira de questions de neutralité, a-t-il précisé sans toutefois donner d'exemple.

Il n'est en outre pas nécessaire de rouvrir un débat sur le dossier européen, selon lui. «Car un consensus de principe domine» en la matière: «il n'est pas question d'adhérer à l'UE»; il faut au contraire «régler les relations de la Suisse à travers des accords bilatéraux».

La politique financière intéressera aussi le nouveau ministre de près. Il cherchera notamment à susciter le débat concernant l'évolution démographique et ses conséquences sur les assurances sociales.

S'immiscer dans les autres départements nécessite toutefois un certain dosage et une certaine prévenance vis-à-vis des collègues, note le Zurichois. Si on veut obtenir des effets concrets, on ne peut pas aller à l'encontre de tous, selon lui.