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Libre circulation: vote à haut risque

L'ambassadeur de l'UE Michael Reiterer fait confiance aux Suisses.
L'ambassadeur de l'UE Michael Reiterer fait confiance aux Suisses.
L'ambassadeur de l'Union européenne en Suisse ne laisse planer aucun doute sur l'application de la clause guillotine en cas de non le 8 février à la libre circulation des personnes avec l'UE. Elle sera automatiquement appliquée six mois après que la Suisse aura informé Bruxelles du résultat.

«Il n'y a pas lieu de spéculer ou de jouer la montre. En cas de
non, le premier paquet de bilatérales serait, à terme, annulé»,
déclare samedi Michael Reiterer dans une interview aux quotidiens «24 Heures» et «La
Tribune de Genève».

Optimisme

Selon l'ambassadeur, on ne peut pas s'imaginer qu'il n'y ait
plus de relations bilatérales entre les deux entités, vu leur
proximité. Mais il est aussi difficile d'imaginer que la Suisse
obtienne de meilleurs résultats après de nouvelles négociations,
avertit-il.



Et Michael Reiterer de faire part de son optimisme, moins de deux
mois avant le vote des Suisses sur la prolongation de l'accord avec
l'Union européenne sur la libre circulation des personnes et son
extension à la Roumanie et la Bulgarie. «Les Suisses voteront oui
pour la troisième fois à la libre circulation».

Contre-vérités

Cela malgré les nombreuses contre-vérités jetées en l'air dans
la campagne, regrette l'ambassadeur, qui cite notamment l'argument
selon lequel l'accord entraînerait un afflux migratoire incontrôlé.
«C'est faux!». Et le diplomate de répéter que la libre circulation,
c'est avant tout la possibilité de s'établir dans un autre pays si
on y a obtenu un contrat de travail.



Les entreprises en ont largement bénéficié. En temps de crise, il
n'y aura pas d'afflux d'étrangers car les employeurs engageront
moins. Il n'y a en outre aucun rapport entre criminalité et libre
circulation, cette dernière ne prévoyant pas le droit de mendier,
de voler ou de violer!, ajoute Michael Reiterer. Au contraire, la
sécurité est améliorée depuis l'entrée, vendredi, de la Suisse dans
l'Espace Schengen.

Le oui, mais... d'UNIA

Réunis samedi en assemblée, les délégués du syndicat UNIA ont
dit oui à la reconduction de la libre circulation des personnes
avec l'Union européenne (UE) et à son extension à la Bulgarie et à
la Roumanie, au menu des votations du 8 février prochain.



Ils attendent toutefois du Conseil fédéral un engagement ferme
pour améliorer les mesures d'accompagnement.



ats/ant

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Effets positifs sur notre économie (KOF)

Comme en Europe, l'impact de la libre circulation des personnes sur l'économie suisse est faible. Mais contrairement à ce qu'on observe chez nos voisins, ses effets sont positifs, constate une étude du KOF commandée par economiesuisse.

Grâce à la libre circulation, le PIB a enregistré entre 2002 et 2007 une hausse annuelle de 0,16% supérieure à ce qui se serait produit sans l'accord.

«L'impact est modeste mais non négligeable lorsqu'il est cumulé sur plusieurs années», a déclaré vendredi à Zurich Jan-Egbert Sturm, le chef du centre de recherches conjoncturelles de l'EPFZ (KOF).

L'étude du KOF réfute les craintes qui se sont exprimées avant l'entrée en vigueur de la libre circulation des personnes entre la Suisse et l'UE.

Cette dernière n'a ni fait monter le taux de chômage ni fait baisser les salaires nominaux. Le salaire moyen a même légèrement augmenté en raison de la venue de nombreux travailleurs qualifiés.

Conlusion surprenante: l'immigration de travailleurs hautement qualifiés a même fait reculer le taux de chômage des étrangers résidants en Suisse.

Selon Jan-Egbert Sturm, cela s'explique par le fait que la possibilité d'engager des cadres européens permet également de créer des emplois moins qualifiés.

La libre circulation des personnes n'a par contre pas eu d'effet sur le taux de chômage des Suisses entre 2002 et 2007.