En Suisse, les profils ADN sont stockés dans la banque de données CODIS, gérée par la police fédérale (Fedpol). En 2001, une année après sa création, CODIS comptait 1854 prélèvements. En 2008, elle en renfermait 104'625, et dix ans plus tard, fin 2017, le nombre atteignait 191'000, soit une hausse de 83%, souligne le journal dominical dans son enquête.
Cette multiplication des profils ADN stockés éveille l'inquiétude d'élus fédéraux: certaines polices cantonales se montrent-elles trop zélées dans le prélèvement?
"Banalisation"
Le dernier rapport annuel du Contrôle parlementaire de l’administration, organe chargé d’évaluer les pratiques en matière de prélèvements ADN en Suisse, soupçonne certaines polices d’ordonner ces analyses ADN "de façon routinière" et de ne pas respecter le cadre légal ni le principe de proportionnalité.
De leur côté, les policiers assurent que les prélèvement ADN "ne sont pas banalisés" et que ces tests permettent de résoudre de nombreux cas (lire encadré).
kkub
Milliers de cas résolus grâce à l'ADN
En 2017, 5713 affaires ont pu être élucidées en établissant la correspondance entre des profils ADN stockés et des traces relevées sur le terrain, selon les chiffres de Fedpol. Les affaires concernées vont de la bagarre à l'homicide.
La grande majorité des cas résolus grâce à l'ADN sont toutefois des vols par effraction. Ce délit est-il assez grave pour justifier un prélèvement? Le politique tranchera: l'évaluation du Contrôle parlementaire de l'administration est attendue au premier trimestre 2019.