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Berne représentera Moscou en Géorgie

Micheline Calmy-Rey et son homologue russe Segueï Lavrov.
Micheline Calmy-Rey et son homologue russe Segueï Lavrov.
La Suisse représentera les intérêts russes en Géorgie. Ce mandat a été officialisé samedi à Moscou par Micheline Calmy-Rey et son homologue Sergueï Lavrov. Tbilissi souhaite aussi faire appel à la Suisse pour sa présence en Russie.

La représentation des intérêts russes en Géorgie est un
«témoignage de la confiance que le gouvernement russe accorde à la
Suisse», a déclaré devant la presse la cheffe du Département
fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Sergueï Lavrov s'est dit reconnaissant pour les bons offices
offerts par la Suisse. Cet accord sera utile à la normalisation de
la situation et fera progresser les contacts entre les peuples
russe et géorgien, a-t-il déclaré.

Mise en place rapide

La conseillère fédérale a souhaité qu'il soit mis en oeuvre le
plus rapidement possible. «Avec les vacances de Noël, c'est
important que les familles puissent se rencontrer», a-t-elle
indiqué.



L'accord prévoit que les affaires consulaires russes en Géorgie
seront gérées par l'ambassade de Suisse. Le dispositif est le même
que le rôle suisse dans les relations entre Cuba et les Etats-Unis,
a aussi dit Micheline Calmy-Rey.



Les contacts diplomatiques peuvent passer directement ou
indirectement par la Suisse. Dans chaque cas, la Confédération doit
toutefois être informée.



Le souhait que Berne représente les intérêts russes en Géorgie a
été exprimé par Moscou, a insisté Micheline Calmy-Rey. L'accord est
dans l'ensemble très pragmatique et il a été rapidement trouvé,
selon la cheffe du DFAE.

Tbilissi sollicite aussi Berne

Jeudi, la Géorgie a elle aussi demandé à la Suisse de
représenter ses intérêts en Russie. Berne est disposée à accéder à
cette requête si Moscou «donne son accord à la fois sur le principe
et les modalités», a indiqué Micheline Calmy-Rey. Sergueï Lavrov
s'est dit reconnaissant de cette position helvétique.



Le Conseil fédéral a accepté le mandat de puissance protectrice de
la Suisse. Lors de sa dernière séance, le gouvernement a donné son
feu vert à la conclusion des accords correspondants avec la Russie
et la Géorgie. Il doit encore approuver formellement le mandat pour
la représentation des intérêts géorgiens en Russie.



ats/ant

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Renforcement bilatéral souhaité

Les ministres russes et suisses ont souligné les bonnes relations entre leurs deux pays. La Russie et la Suisse sont liées par un réseau étroit d'accords, a rappelé Micheline Calmy-Rey.

Et les deux pays ont souhaité samedi que la relation soit approfondie par de nouvelles ententes sur la science, la recherche, le trafic aérien et la culture, a-t-elle encore déclaré.

Rappel des faits

La Géorgie et la Russie ont rompu leurs relations diplomatiques en raison du conflit qui a opposé les deux pays en août au sujet de la république séparatiste d'Ossétie du Sud.

Les combats ont débuté à la suite de l'offensive lancée le 8 août par Tbilissi pour reprendre, sans succès, le contrôle de l'Ossétie du Sud, une région séparatiste pro-russe.

Ce mouvement a provoqué une violente riposte de Moscou qui a envoyé ses troupes en Géorgie.

La protection d'intérêts étrangers est une composante traditionnelle de la politique étrangère de la Suisse.

La Suisse exerce actuellement plusieurs mandats de puissance protectrice: elle représente les intérêts des Etats-Unis à Cuba et en Iran et les intérêts de Cuba aux Etats-Unis.

Elle représente également les intérêts iraniens en Egypte.