"Il n'y a pas eu d'effet climat", remarque d'emblée Le Courrier. "Les milliers de jeunes dans la rue ces dernières semaines n'ont pas pesé" sur le scrutin de dimanche, les Suisses rejetant par 63,7% le texte.
Comme le rappelle Le Temps, "cette votation est survenue après plusieurs scrutins retentissants sur le territoire", l'initiative Weber, en 2012, et la loi fédérale sur l'aménagement du territoire (LAT), en 2013, toutes deux acceptées par le peuple. "Ces scrutins étaient sans doute trop proches et le message populaire déjà donné suffisamment clair pour ne pas revenir sur le sujet", ajoute le quotidien lémanique.
Jeunes Verts "trop gourmands"
"Interdire toute nouvelle création de zones à bâtir en suisse aujourd'hui revenait à ajouter, à mi-parcours, vingt kilomètres de montée à des marathoniens qui n'avaient pas encore fini leur course à plat", abonde Le Nouvelliste.
Pour 24 Heures, les Jeunes Verts, "trop gourmands", "se sont brûlés les ailes" avec un texte trop radical, en apportant "à une vraie question (...) une réponse inadéquate".
Le Quotidien jurassien estime lui aussi que l'initiative concurrençait la LAT, qui insiste sur la densification. "Alors qu'elle n'a pas encore déployé tous ses effets, cette loi exigeante a été jugée suffisante pour lutter contre le mitage", ajoute-t-il.
Débat pas terminé
Mais le débat est loin d'être terminé, avertissent les journaux à l'unisson. D'ailleurs, la nouvelle révision de la loi d'aménagement sur le territoire, portant sur les constructions en zone agricole est en cours, rappellent Le Temps, 24 Heures, Le Nouvelliste et La Liberté.
Outre-Sarine, la NZZ estime que "les auteurs de l'initiative ont rendu un mauvais service à leur propre cause. Cela fait le jeu de ceux qui veulent saper le principe péniblement acquis de la séparation de l'espace constructible et de l'espace non constructible".
Mais le rejet d'une initiative "bien intentionnée, mais sans plus", n'est pas un chèque en blanc pour les milieux concernés, mettent en garde les titres du groupe de presse CH Media
"La majorité des votants n'a recours à des solutions radicales que s'il n'y a pas d'autres solutions ou si le compromis suisse typique ne fonctionne pas", analyse le Blick.
Le Tages-Anzeiger juge, pour sa part, que "dès le début, un 'non' massif était inévitable. L'opposition, qui comprenait une partie de la gauche, était trop écrasante", car "la nécessité d'un concept aussi rigide pour l'aménagement du territoire suisse n'a pas été suffisamment démontrée".
>> Retrouver le suivi de la journée de dimanche : Peuple et cantons enterrent l'initiative contre le mitage
ats/pym