Le seuil épidémique a été dépassé depuis trois semaines déjà et le nombre de patients traités a augmenté fortement cette dernière semaine, même si le pic de l'année passée n'a pas encore été atteint.
Durant la première semaine de février, 150 médecins du système de surveillance Sentinella ont rapporté 31,1 cas d'affections grippales pour 1000 consultations, contre 27 cas durant la dernière semaine de janvier, précise l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Surtout chez les moins de 4 ans
La propagation de la grippe est répandue dans les cantons de Genève, Neuchâtel, Vaud et Valais et très répandue dans le reste du pays, souligne l'OFSP.
Le nombre de cas est supérieur à la moyenne chez les enfants de moins de quatre ans et plus faible chez les retraités de 65 ans et plus. Contrairement à tous les autres groupes d'âge, le nombre de cas chez les aînés a diminué.
Eviter les embrassades
Les conseils des médecins pour éviter la propagation sont toujours les mêmes: bien se laver les mains et éviter les rassemblements, les accolades et les bises. Il est aussi recommandé de bien dormir, car c'est durant le sommeil que notre corps se défend le mieux.
En Suisse, la grippe saisonnière provoque chaque année entre 111'000 à 331'000 consultations médicales, plusieurs milliers d'hospitalisations et des centaines de décès, principalement chez les plus de 65 ans.
Vers une thérapie à base de probiotiques dans le nez
Le virus entre généralement par le nez et colonise les muqueuses. Le mucus qui protège l'intérieur du nez est plus sec en hiver et ne peut plus capturer les virus pour les envoyer vers l'estomac et les éliminer.
Une étude américaine récente s'est penchée sur le microbiome du nez, c'est-à-dire la flore bactérienne qui se trouve à la surface des muqueuses. Ces bactéries pourraient interagir avec le virus de la grippe et donc jouer un rôle important dans les défenses du corps.
Cette étude pourrait à l'avenir contribuer à prévenir les épidémies de grippe, selon Ana Rita Gonçalves Cabecinhas, responsable du Centre national de référence de l'Influenza: "On pourrait imaginer une thérapie à base de probiotiques, donc des petites bactéries que l'on pourrait instiller dans le nez et qui pourraient aider à moduler notre flore nasale. Nous serions alors moins susceptible à l'affection grippale", explique-t-elle au 19h30".
Nous ne serions donc pas tous égaux face à la grippe. Mais cette thérapie, si elle est développée un jour, rendrait les plus fragiles un peu plus forts pour lutter contre la maladie.
Tania Chytil/fme