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Le Conseil des Etats veut une alerte enlèvement

Le Conseil des Etats ne veut pas attendre 2010 pour instaurer l'alerte.
Le Conseil des Etats ne veut pas attendre 2010 pour instaurer l'alerte.
Un système d'alerte en cas d'enlèvement d'enfants doit être introduit au plus vite en Suisse. Le Conseil des Etats ne veut plus attendre et a chargé jeudi le Conseil fédéral de prendre le taureau par les cornes, quitte à forcer la main aux cantons. Eveline Widmer-Schlumpf a cependant émis certaines réserves.

Après le meurtre de Lucie la semaine dernière, les conseillers aux
Etats ont tapé du poing sur la table, dénonçant la lenteur avec
laquelle la mise en place de ce système est étudiée par un groupe
de travail sous l'égide des cantons. Celui-ci doit rendre un
rapport d'ici fin 2010.

"Il est temps d'agir"

"Il n'est plus temps d'attendre et de tergiverser, mais d'agir",
a déclaré Jean-René Fournier (PDC/VS). Il ne s'agit pas de remettre
en cause le travail des policiers mais de permettre en plus à la
population de collaborer, a expliqué Didier Burkhalter (PLR/NE), à
l'origine de la motion. Et de rappeler le succès des systèmes mis
en place aux Etats-Unis et en France, ce dernier pouvant être
repris facilement en Suisse.



"Il faut arrêter de chercher des problèmes là où il n'y en a pas",
a-t-il critiqué. "Si l'alerte enlèvement fonctionne aux Etats Unis,
un autre pays fédéraliste, alors cela doit être possible en Suisse,
bien plus petite", a ajouté This Jenny (UDC/GL).

Widmer-Schlumpf pas convaincue

La ministre de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf a reconnu que
les travaux ne vont pas assez vite. Mais elle a refusé, au nom de
la répartition des compétences entre cantons et Confédération, de
vouloir prendre le dossier en mains. En outre, certaines questions
techniques doivent encore être résolues et il faut étendre l'alerte
aux adolescents.



"Ce qui c'est passé la semaine dernière est terrible. Cela nous
touche tous", a dit Eveline Widmer-Schlumpf. Mais selon elle, "une
alerte enlèvement n'aurait pas permis d'éviter le drame". Et de
prendre en exemple le système français. Celui-ci pose un certain
nombre de conditions cumulatives pour qu'une alerte soit lancée:
l'enlèvement doit avoir été vu par une tierce personne ou la vie ou
l'intégrité physique de l'enfant doit être menacée, a rappelé la
ministre.



ats/mej

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Interdire des professions aux pédophiles

Pour éviter qu'un pédophile ne récidive, il devrait être possible de lui interdire certains métiers, d'être membre d'associations d'enfants ou de l'obliger à être suivi par un tuteur, estime le Conseil des Etats.

Il a demandé jeudi une adaptation du code pénal. La motion, déjà acceptée au National, charge le gouvernement de trouver la solution la plus compatible avec l'ordre juridique.

L'idée est de permettre à un juge de prononcer à l'encontre d'une personne des restrictions en matière de relations personnelles, des interdictions professionnelles ou géographiques et de l'obliger à être suivie. L'interdiction d'exercer une profession doit en effet être revue, a reconnu la ministre de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf.

Actuellement, il est en effet possible d'interdire à un instituteur d'enseigner s'il a abusé d'un de ses élèves, mais pas s'il s'en est pris à un autre enfant. Le fait que la motion soit non formulée a satisfait la conseillère fédérale car cela permettra de prendre des mesures proportionnées.

Et de rappeler que celles-ci ne devront pas viser les délinquants qui ont commis des actes graves et qui sont donc lourdement condamnés mais plutôt les personnes qui peuvent être réintégrées dans la société et qu'il faut éviter de voir récidiver.