«Il n'est pas acceptable que la part de la RPLP qui revenait
jusqu'ici aux cantons soit désormais aussi utilisée pour les
chemins de fer», écrit l'Association suisse des transports routiers
(ASTAG).
C'est de nouveau un moyen d'en détourner son affectation
initiale en faveur du transport routier. Les transporteurs se
réjouissent que le Conseil fédéral envisage enfin d'appliquer le
principe de causalité en demandant aux usagers du rail de
participer au financement du réseau ferroviaire, ajoute
l'ASTAG.
Pour le Syndicat du personnel des transports (SEV), l'idée de
taxer les usagers devra être discutée. Plaidant pour la variante à
21 milliards, le SEV estime mesuré de demander aux cantons leur
part de la RPLP en vue de financer leurs infrastructures de
transports publics, note-t-il dans un communiqué. Un point de vue
qui n'est pas partagé par les intéressés.
Grogne des cantons
«Les cantons n'auront certainement pas plaisir à voir leur part
de la redevance poids lourd leur échapper», a indiqué Walter Moser
de la Conférence des gouvernements cantonaux. Il s'est surtout dit
surpris par la proposition du Conseil fédéral.
L'Union suisse des arts et métiers (USAM) annonce déjà qu'elle
combattra toute contribution supplémentaire ou toute nouvelle taxe.
«Il importe d'exploiter les avantages des divers moyens de
transport dans un principe de libre choix», écrit-elle dans un
communiqué.
L'Association Transports et Environnement (ATE) n'est pas plus
convaincue par le plan de financement. Il aurait «pour conséquence
une augmentation importante du prix du billet et des abonnements,
avant même que les voyageurs profitent des aménagements prévus»,
note-elle. Le Conseil fédéral risque ainsi un transfert du trafic
du rail vers la route.
Pour routesuisse, c'est un affront de vouloir utiliser l'impôt sur
les huiles minérales pour alimenter le fonds d'infrastructure. Les
usagers du rail sont priés de passer à la caisse, estime la
Fédération routière suisse.
agences/lan
Agglomérations: cantons romands satisfaits
La satisfaction règne parmi les cantons romands face aux choix du Conseil fédéral en matière de transports et de projets d'agglomération.
Le Conseil d'Etat vaudois se réjouit particulièrement de la part que recevra le Projet d'agglomération Lausanne-Morges (PALM) de la manne fédérale (165 millions de francs), notamment pour le tram Renens-Flon. Cela équivaut à un subventionnement de 40%.
En revanche, les milieux patronaux sont déçus: «Il n'y aura aucune nouvelle liaison entre Lausanne et Genève par rail ou par route jusqu'en 2030».
Le sourire domine aussi au bout du lac Léman. Le Conseil fédéral accorde à Genève un crédit de 193 millions de francs pour le projet d'agglomération franco-valdo-genevois.
Fribourg se console du rejet du projet d'agglomération dans la capitale avec le passage du projet de Bulle.
Le gouvernement neuchâtelois se félicite que la part fédérale accordée par Berne à son projet d'agglomération soit portée à 35% mais regrette l'ajournement du TransRun (liaison ferroviaire Neuchâtel-La Chaux-de-Fonds) à 2015.
Le Jura gagne lui sur toute la ligne. Les plans du Conseil fédéral «dépassent les prévisions les plus optimistes".