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Les jeunes malades seraient plus rebelles

Les jeunes fument de moins en moins de cannabis.
Les jeunes malades chroniques fument volontiers du cannabis.
Les jeunes malades chroniques et handicapés ne sont pas des enfants de choeur. Ils fument - y compris du cannabis - et commettent plus de délits que les jeunes en bonne santé, selon une étude lausannoise.

La prévention ferait donc bien de s'y intéresser. L'équipe de
Joan-Carles Surís, responsable du Groupe de recherche sur la santé
des adolescents à l'Institut de médecine sociale et préventive de
l'Université de Lausanne et du CHUV, a analysé les données
relatives à plus de 7500 jeunes de 16 à 20 ans. Elles provenaient
de l'étude nationale « Swiss Multicenter Adolescent Survey on Health » réalisée en
2002.

Sur ce total, 760 jeunes étaient handicapés ou souffraient d'une
maladie chronique. Or à la surprise des chercheurs, il s'est avéré
que loin d'être réservés ou timides, ces derniers sont plus
dangereux pour eux-mêmes et pour autrui que les jeunes en bonne
santé. Les résultats ont été publiés dans la revue spécialisée
«Pediatrics».



Ainsi, plus de 43% ont indiqué fumer quotidiennement. Et 40%
avaient fumé du cannabis au moins une fois au cours du mois écoulé.
Chez les jeunes en bonne santé, ces chiffres étaient respectivement
de 37% et 34%.

Violences et vandalisme

Même constat du côté des violences. Plus d'un jeune malade
chronique ou handicapé sur cinq avait au cours de l'année écoulée
attaqué un adulte, commis une agression, utilisé une arme pour se
battre, ou perpétré un délit similaire. La proportion était de 16%
chez les jeunes en bonne santé.



La tendance est identique pour ce qui est du vandalisme, des
cambriolages, des vols ou des incendies intentionnels. Là, les
chiffres respectifs sont de 35% et 28%.

Besoin de reconnaissance?

Les chercheurs ne peuvent certes exclure que les jeunes malades
ou handicapés aient exagéré dans leurs déclarations, ou que ce soit
précisément le comportement à risque qui ait provoqué le handicap
ou la maladie.



Joan-Carles Surís juge d'autres explications plus plausibles,
comme le risque d'exclusion par les groupes du même âge. Le besoin
de reconnaissance inciterait donc ces jeunes à transgresser les
règles pour se faire aimer, ou simplement prouver leur
normalité.

Danger accru

Comme l'écrivent les scientifiques dans leur article, essayer
des drogues et dépasser certaines frontières font partie du
développement des jeunes. Mais d'une part les chiffres des
violences et des délits sont élevés, et d'autre part ces
débordements sont porteurs de dangers supplémentaires pour les
malades chroniques.



Ainsi, les personnes ivres ont plus d'accidents, note le Dr Surís.
Et chez un malade chronique qui prend des médicaments, l'alcool
peut avoir des effets encore plus néfastes. Chez les asthmatiques,
la fumée peut de même nuire à la médication.



Pour Joan-Carles Surís, cette étude montre que les jeunes malades
et handicapés fonctionnent de la même manière que ceux qui sont en
bonne santé. Les spécialistes de la prévention doivent aussi
s'occuper d'eux: «Un médecin ne doit pas penser qu'un jeune
asthmatique ne va de toute manière pas avoir l'idée de fumer.
Beaucoup de jeunes asthmatiques fument», conclut le
chercheur.



ats/cht

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Les jeunes avec des piercings prennent plus de risques

Les piercings sont également un indicateur de prise de risques sanitaires chez les jeunes.

Les piercés fument et boivent plus que les non-piercés. Et ils sont plus fréquemment fatigués de la vie.

Selon une autre étude de l'équipe de Joan-Carles Surís portant sur les mêmes 7500 jeunes Suisses de 16 à 20 ans et publiée l'an dernier dans le magazine «Journal of Family Practice», un sur cinq porte un piercing.

Chez les filles, la proportion est d'une sur trois, chez les garçons de 7% seulement.

Il s'est notamment avéré que les jeunes piercés fument plus fréquemment du tabac ou du cannabis et consomment plus de drogues illégales.

Ils pensent plus souvent au suicide et ont à leur actif plus de tentatives dans ce sens que les non-piercés.

Les auteurs soulignent qu'il ne s'agit pas de stigmatiser les jeunes portant ce type d'ornement corporel.

Ils suggèrent toutefois aux médecins de prendre les piercings comme point de départ pour discuter de comportements à risques avec les intéressés.