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Climat de confiance retrouvé avec Ankara

Berne et Ankara ont célébré 80 ans de relations diplomatiques.
Berne et Ankara ont célébré 80 ans de relations diplomatiques.
Berne et Ankara ont célébré leur amitié retrouvée lors d'une visite de quatre jours en Turquie du président de la Confédération Pascal Couchepin. Les deux pays souhaitent avancer sur les sujets en suspens comme le barrage d'Ilisu.

Mardi, le président de la Confédération a confié au premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan que la «méfiance réciproque»
entre les deux pays s'était «réduite et avait disparu» par rapport
à la situation au moment de son arrivée au Conseil fédéral en 1998.
Mais «nous avons encore beaucoup de travail» sur plusieurs
dossiers, a-t-il confié au terme de sa visite, la première d'un
président de la Confédération dans ce pays.

Il a dit que Berne, qui a accordé des garanties à l'exportation
à quatre sociétés impliquées dans le projet, souhaitait la
construction du barrage d'Ilisu à condition que l'accord de base
soit respecté. Berne, avec Berlin et Vienne, a demandé récemment à
Ankara des mesures pour la protection de la
population, de l'environnement et des biens culturels.

Gaz, PKK et Arménie

Pascal Couchepin a aussi soutenu à plusieurs reprises le projet
de gazoduc souhaité par l'entreprise suisse Electricité du
Laufenburg (EGL) entre la Grèce et l'Italie. La Turquie serait un
pays de transit pour acheminer le gaz iranien ou azéri vers ce
nouveau corridor. Elle s'est dite prête à collaborer sous certaines
conditions.



Aussi bien le président turc Abdullah Gül que Tayyip Erdogan se
sont dits satisfaits des mesures prises par le Conseil fédéral à
l'encontre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) après une
vague récente d'attentats en Suisse alémanique attribués à ce
mouvement. Des collectes de fonds vont être interdites et la
surveillance va être renforcée par les cantons.



Sur les massacres perpétrés contre le peuple arménien entre 1915
et 1917, Pascal Couchepin a estimé que les historiens et non les
politiques devaient qualifier ces événements de génocide ou non.
Une position à nouveau dénoncée mardi par l'Association Suisse
Arménie.



ats/ant

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Une amitié retrouvée avec force symboles

Durant la visite, qui a débuté vendredi soir, Pascal Couchepin et ses interlocuteurs auront multiplié les symboles et les déclarations de réconciliation.

Mardi, le président de la Confédération et Abdullah Gül ont célébré les 80 ans de l'ouverture de la représentation suisse à Ankara. Symbole «moral et émotionnel» majeur pour Ankara, selon les termes de Abdullah Gül, la table sur laquelle a été signé en 1923 le Traité de Lausanne qui a scellé les frontières modernes de la Turquie, a été remise à ce pays.

L'Association Suisse-Arménie a elle parlé d'une «table sur laquelle l'Arménie a été sacrifiée».

Couchepin a qualifié la Turquie de «partenaire stratégique clé» et Gül a lui insisté sur une «nouvelle page» entre les deux pays.

Autre symbole, Pascal Couchepin avait rendu hommage lundi à Ankara et à Konya, dans le sud du pays, au «père des Turcs», Mustafa Kemal Atatürk. La Turquie commémorait le 70e anniversaire du décès du premier président de la République.

Le président de la Confédération avait passé le week-end en Cappadoce, berceau de la civilisation chrétienne en Turquie, et à Konya, où a été lancé au VIIIe siècle le soufisme, une branche de l'Islam.

Après la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey récemment et Pascal Couchepin, Doris Leuthard doit elle venir en décembre en Turquie et Eveline Widmer-Schlumpf fera aussi bientôt une visite dans ce pays.