«Un prix correct permet de payer le travail du paysan tout en
couvrant les coûts des semence, de l'engrais, les frais de
vétérinaires ou encore les machines», a indiqué vendredi à Genève
Valentina Hemmeler, secrétaire syndicale à Uniterre. Pour qu'une
famille paysanne touche 40 francs de l'heure, il faudrait que le
litre de lait passe de 65 cts à 1,10 francs, a-t-elle expliqué.
«Nous revendiquons le droit du consommateur à payer plus», a lancé
Reto Cadotsch, maraîcher et fondateur de la coopérative les
«Jardins de Cocagne».
Uniterre est convaincu que les consommateurs sont prêts à faire le
pas, du moment où la différence de prix revient aux paysans et non
aux distributeurs. Leur conviction se fonde sur une étude
scientifique de l'EPFZ à paraître bientôt.
Du fumier à l'UBS
Cette 12e journée internationale des luttes paysannes était
aussi l'occasion pour Uniterre de réaffirmer le droit à la
souveraineté alimentaire. «Nous voulons valoriser les vraies
valeurs de cette terre et non du vent spéculatif», a indiqué Rudi
Berli, secrétaire syndical.
Les militants d'Uniterre ont déversé deux brouettes de terre et de
fumier local devant l'UBS au centre-ville de Genève. Ils ont aussi
amené des arbres en pots, des cageots de légumes et des sacs de
céréales devant l'établissement bancaire.
Des cornichons suisses
A Neuchâtel, le public a pu découvrir l'«opération cornichons».
L'objectif est de dénoncer la délocalisation de la culture de ces
petites cucurbitacées en Inde, en replantant des cornichons en
terres neuchâteloises. Des semis symboliques devaient être plantés
sur la place des Halles au centre-ville. Samedi, Uniterre tiendra
un stand d'information au marché de Delémont.
Le 17 avril a été déclaré «Journée internationale des luttes
paysannes» par la Via Campesina (mouvement international paysan qui
lutte pour la souveraineté alimentaire). Elle commémore le souvenir
d'agriculteurs massacrés en 1996 au Brésil par les militaires dans
le cadre de la lutte pour la réforme agraire. Depuis 2001,
Uniterre, membre suisse de la Via Campesina, commémore aussi cette
journée.
ats/bri
Les dresse-vaches pointés du doigt
Selon une évaluation, 350'000 vaches laitères vivent en Suisse dans la crainte permanente de recevoir une décharge électrique à cause des dresse-vaches. Cela les stresse et les entrave dans leur comportement naturel, estime KAGfreiland, organisation alémanique de protection des animaux d'élevage, à la veille de la «Journée du lait» de samedi
Les dresse-vaches sont composés d'une perche métallique électrifiée qui est placée 5 centimètres au-dessus du dos de la vache. Comme la vache cambre le dos lorsqu'elle défèque et urine, elle reçoit chaque fois une décharge électrique si elle ne fait pas un pas en arrière.
Le but est de forcer les ruminants à faire leurs besoins directement dans un canal qui permet de les évacuer. Cela épargne du travail à l'agriculteur.
Selon KAGfreiland, des enquêtes ont montré que jusqu'à 90% des contacts avec la perche électrique ne se produisent pas lorsque le bovidé fait ses besoins, mais lorsqu'il chasse les mouches, se gratte ou fait sa toilette.
Actuellement, les dresse-vaches électriques ne sont interdits que chez les producteurs de lait bio. En Allemagne, ces dispositifs sont interdits depuis 2006.