Au total, 5 éleveurs peuvent tuer eux-mêmes leurs bêtes dans le pays: trois par pistolet à cheville percutante qui provoque l'étourdissement de la bête et deux qui les tirent au fusil.
Parmi eux, Vincent Feuz qui vient de recevoir une autorisation d'abattage à la ferme délivrée par les services vétérinaires de Neuchâtel. Il doit cette première en Suisse romande à des taureaux trop dangereux pour le transport à l'abattoir.
Nils Müller a été le premier éleveur suisse à obtenir l'autorisation d'abattage à la ferme à titre expérimental. Depuis 3 ans, le Zurichois tue et saigne lui-même ses vaches avant de les amener à l'abattoir. Soutenu par des associations de défense des animaux, il vient d'obtenir une autorisation valable 10 ans.
Aujourd'hui, ces éleveurs font figure d'exception mais ils sont de plus en plus nombreux à se poser la question du bien-être animal et de ses conditions de transport et d'abattage. A l'heure actuelle, 30 éleveurs de 16 cantons ont déposé des demandes d'autorisation, soutenus par l'institut de recherche de l'agriculture biologique.
Les cantons d'Argovie et de Lucerne ont d'ores et déjà répondu qu'ils ne rentreraient pas en matière sur cette question.
Bientôt en consultation
Il n'existe pas de règles claires aujourd'hui sur l'abattage à la ferme et au pré. Du coup, la Confédération veut légiférer. Une modification de l'ordonnance concernant la mise à mort d'animaux et le contrôle des viandes sera soumise en consultation prochainement et pourrait entrer en vigueur l'année prochaine. Son objectif: mentionner les nouvelles exigences d'hygiène liées à cette pratique.
Fanny Moille, Fanny Zürcher/lan
Pratique légale dans d'autres pays
A l'extérieur de nos frontières, cette pratique est légalisée en Suède, en Allemagne et en Autriche.