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L'arme de service a du plomb dans l'aile

L'arme chez soi, folklore "post-péouze" ou signe de confiance ?
Deux tiers des Suisses ne veulent plus de l'arme à domicile.
La tradition de garder l'arme de service à la maison n'a plus la cote, si l'on en croit l'enquête 2008 sur le sentiment de sécurité des Suisses. Seuls 34% des sondés y sont favorables. En outre, les Suisses ne se sont jamais sentis aussi sûrs.

Depuis le premier relevé il y a 20 ans, le soutien aux armes
d'ordonnance à domicile est en constante baisse. Il a passé de 57%
en 1989 à 46% en 2004.

Aujourd'hui, ce taux n'est plus que de 34%, selon le sondage
annuel de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) publié
vendredi. Le rejet le plus net vient des femmes et des
jeunes.



Comparé à il y a quatre ans, «on observe un changement net
d'opinion en direction d'un refus, également parmi la génération de
personnes plus âgées», notent les auteurs dans le résumé de
l'étude. Les citoyens auront sans doute le dernier mot, une
initiative populaire ayant été lancée en 2007.

Les avions de combat aussi

Le remplacement des vieux «Tiger» n'est pas non plus en odeur de
sainteté. Près de la moitié des 1200 personnes interrogées en
janvier aux quatre coins du pays s'opposent à l'acquisition de
nouveaux appareils (28% «la refusent plutôt» et 21% «la refusent»),
alors que 42% en approuvent le principe.



D'après l'EPFZ, cette situation correspond environ à la
répartition des opinions en 1992, soit un an avant l'achat des F/A
18. Comme à l'époque, le Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA)
veut en appeler au peuple via une initiative.



Ces réserves n'empêchent pas une petite majorité de juger le
budget militaire raisonnable, voire trop bas. Pour la troisième
fois en 20 ans, les voix critiques sont minoritaires en 2008. Le
nombre des personnes qui veulent réduire les effectifs de l'armée
recule aussi.

Armée indispensable

De manière générale, l'armée s'en tire d'ailleurs plutôt bien.
Plus des deux tiers des Suisses la considèrent comme indispensable,
soit une augmentation de 8 % par rapport à 2007.



Les jeunes en âge de servir sont moins enthousiastes: seul un peu
plus de la moitié partage ce point de vue, en hausse néanmoins de
10 %. En perte de vitesse ces dernières années, les partisans de
l'armée de milice reprennent l'avantage, passant de 44 à 51
%.



Le soutien à une armée de métier est également en baisse parmi les
18-29 ans. Reste que les grandes variations constatées depuis 1998
concernant les prestations attendues de l'armée (services d'appui
et sûreté sectorielle en particulier) révèlent une certaine
incertitude de la population quant à la raison d'être de cette
institution.



Par ailleurs, l'attitude sceptique en matière d'engagements à
l'étranger perdure: les troupes onusiennes sont approuvées, mais
l'armement des soldats suisses reste contesté.



ats/sbo

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Les Suisses se sentent en sécurité

Les remous autour de l'arme militaire à la maison ou des avions de combat n'entament pas l'optimisme des Suisses.

Avec un taux de 90 %, leur sentiment de sécurité culmine de nouveau à un niveau record, selon le sondage 2008 de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).

La hausse est particulièrement marquée auprès des personnes qui se sentent «très sûres», tandis que le pourcentage de celles «pas en sécurité» est le plus bas jamais enregistré, relèvent les auteurs de l'étude publiée vendredi.

Près de 80 % des sondés ont en outre confiance dans l'avenir du pays.

Le groupe des personnes très optimistes a doublé ces cinq dernières années et atteint de nouveau les valeurs de 2001, année de boom économique. L'EPFZ se voit ainsi confirmée dans son idée que la santé de l'économie joue un rôle déterminant.

Il existe toutefois un fossé partisan. La haute école se dit en effet frappée de constater que les personnes se situant politiquement à droite sont plus pessimistes que celles à gauche ou au centre. Le même constat vaut pour la confiance accordée au Conseil fédéral.

Neutralité au top

La neutralité est plébiscitée par 93% des sondés, un nouveau record. Les avis divergent cependant sur son impact.

Les fonctions de la neutralité se référant à l'identité et à la solidarité (conception de l'Etat, bons offices) gagnent en importance.

Une majorité pense qu'elle empêche la Suisse d'être impliquée dans des conflits internationaux. Mais seule une minorité croit que la neutralité peut être défendue militairement ou qu'elle protège le pays contre les attentats.

Dans le même temps, la crainte du terrorisme a crû de trois points, à 45%.