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André Blattmann nommé chef de l'armée

Le chef de l'armée André Blattmann arrivera-t-il à redorer le blason de ses troupes?
André Blattmann assurait l'interim à l'armée depuis le départ de Nef.
André Blattmann sera le nouveau chef de l'armée dès le 1er mars. Le Conseil fédéral a désigné cet officier de 52 ans pour reprendre le poste abandonné en août par Roland Nef après moult remous. Le divisionnaire André Blattmann assurait l'interim depuis lors.

En plus de la nomination d'André Blattmann, le Conseil fédéral a
aussi choisi Markus Gygax, 58 ans, pour devenir commandant des
Forces aériennes. Lui aussi assurait l'interim à son poste. Les
deux hommes prendront leurs nouvelles fonctions le 1er mars. "J'ai
choisi la continuité et le retour au calme, deux éléments
importants pour les prochaines années", a commenté le nouveau
ministre de la Défense Ueli Maurer devant la presse.

Le gouvernement a également décidé mercredi d'envoyer 30 soldats pour lutter contre le piratage en
Somalie et s'est prononcé en faveur du maintien de l'arme à domicile .

Examen très intensif

André Blattmann et Markus Gygax ont été sélectionnés à l'issue
d'une procédure intensive de sélection, couplée de contrôles de
sécurité relatifs, après le couac qui a conduit à l'éviction de
Roland Nef l'an dernier. Ueli Maurer a tenu à souligner le sérieux
avec lequel ces examens ont été menés. Des informations financières
ont été récoltées, allant jusqu'à l'argent versé par un candidat à
sa femme de ménage.



Les aspirants aux postes de commandement ont par ailleurs été
soumis à un examen psychologique très approfondi. Le ministre de la
Défense a également expliqué avoir mené plusieurs entretiens avec
les candidats.



Ueli Maurer ne s'est pas prononcé sur les autres candidatures. Ces
derniers temps, au jeu des paris parmi les connaisseurs de l'armée,
Hans-Ulrich Solenthaler, donné comme traditionnaliste, faisait
figure de favori pour reprendre la tête de l'armée.

Démission de Nef en août

L'homme finalement retenu, André Blattmann,
aura la lourde tâche de rétablir la confiance envers la direction
de l'armée après la crise de l'été dernier.



Roland Nef a été contraint de démissionner fin août 2008, huit
mois seulement après son entrée en fonction, après les révélations
de la SonntagsZeitung sur une plainte pénale pour "contrainte"
déposée à son encontre par son ex-compagne et encore pendante lors
de sa nomination.



Deux mois plus tôt, c'est l'ancien commandant des Forces
aériennes, Walter Knutti, qui démissionnait, suite à l'accident de
canot pneumatique qui avait coûté la vie à cinq militaires sur la
rivière Kander, dans l'Oberland bernois.



ats/mej/boi

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André Blattmann, l'économiste devenu commandant

André Blattmann est originaire de Buttisholz (LU). Economiste d'entreprise de formation, il est entré en 1984 dans le corps des instructeurs des Forces aériennes de l'époque.

Promu brigadier en 2001, il est devenu le chef de l'état-major du corps d'armée de campagne 4. Un an plus tard, il est parti aux Etats-Unis, à Monterey, comme stagiaire du Senior International Defense Management Course.

A son retour, il a occupé le poste de commandant de l'Ecole centrale au commandement de la Formation supérieure des cadres de l'armée, avant d'être affecté en 2006 auprès du chef de l'armée, puis nommé comme son suppléant avec le grade de divisionnaire début 2008.

Les partis mitigés

Les partis affichent des avis contrastés suite à la nomination d'André Blattmann.

L'UDC aurait préféré la nomination de Hans-Ulrich Solenthaler, donné comme traditionnaliste, qui faisait figure de favori. Il aurait constitué un signal pour le renforcement du système de milice.

L'enthousiasme n'est pas non plus de mise au PS. Mais nous pouvons vivre avec cette décision, a indiqué le parti, ajoutant qu'André Blattmann est un homme "accommodant".

Le PLR se montre plus réjoui, estimant qu'A.Blattmann a mérité cette nomination. Dans une "période difficile", il a fait un bon travail en tant que commandant ad intérim et il est capable de poursuivre la voie des réformes déjà empruntées.

"Il a été un commandant ad intérim discret et efficace", a défendu le PDC. "Aujourd'hui, il doit rétablir la confiance, l'ordre et la discipline à la tête de l'armée. Il y a un grand travail à accomplir, surtout en terme d'image."

Les Verts relativisent eux cette nomination: "Le futur de l'armée dépend avant tout du Conseil fédéral." Et de réclamer une réduction de l'armée, notamment au niveau des forces aériennes.