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Accidents de ski: les "carvings" mis en cause

Les snowboardeurs se protègent souvent mieux que les skieurs.
Les snowboardeurs se protègent souvent mieux que les skieurs.
Les accidents sur les pistes de ski ne sont pas plus nombreux que par le passé. Si les causes des chutes restent multiples, les risques induits par les nouveaux matériaux comme le "carving" sont souvent sous-estimés par les skieurs.

Comportement exposé, vitesse excessive, neige ancienne ou
glacée, pas de casque ou une mauvaise vue favorisent les accidents
sur les pistes de ski, comme le montre une étude à l'échelle
européenne publiée pour la première fois en Suisse.



En outre, nombre de skieurs et de snowboarders ne veulent renoncer
ni à l'alcool ni aux drogues douces avant de dévaler une piste
(lire ci-contre).

Carving et vitesse

Beaucoup de skieurs surestiment leurs capacités et, grâce aux
nouveaux équipements et à la technique du "carving", dépassent très
vite leurs limites, ont constaté mardi les auteurs de l'étude
réalisée avec la collaboration des hôpitaux de Frutigen,
d'Interlaken et de l'Ile à Berne. Or, dépasser ses limites c'est
s'exposer à un accident.



Une moitié des skieurs se protège et porte un casque, alors que la
proportion est beaucoup plus élevée chez les snowboarders qui
portent généralement un casque et des protections au dos et aux
poignets.



Selon l'étude, une collision avec des objets ou des personnes est
à l'origine de 15% des accidents survenus sur les pistes balisées.
Jusqu'ici, la statistique des assureurs arrivait à une proportion
moins élevée: environ 5%.

Blessures caractéristiques

Les blessures types des skieurs et des snowboarders ne sont pas
les mêmes. C'est ce que montre une étude rétrospective de l'hôpital
de l'Ile qui s'est focalisée sur les lésions à la colonne
vertébrale. Les vertèbres dorsales et cervicales sont plus exposées
chez les skieurs. Chez les snowboarders, il s'agit des vertèbres
lombaires.



Des séquelles neurologiques et des hémiplégies n'ont été observées
que chez les skieurs lors de l'étude qui portait sur une période de
plus de six ans. Les blessures aux extrémités sont les plus
fréquentes aussi bien sur les "lattes" que sur les planches à
neige.



Pour les besoins de l'étude portant sur la saison d'hiver
2007-2008, 1088 skieurs et snowboarders blessés et 749 "non
blessés" de toutes les catégories d'âge ont été interrogés sur leur
comportement. Les questions ont été posées à côté des pistes pour
les "non blessés".



ats/ap/sbo

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Alcool et cannabis

Plus de 20% des victimes d'accident affirment qu'elles ne renoncent pas à l'alcool dans leur pratique des sports d'hiver et 16% consomment occasionnellement des drogues douces.

Cette proportion augmente si on considère les skieurs qui n'ont pas eu d'accident: ils sont plus de 30% à consommer de l'alcool sur les pistes.

Près de la moitié des personnes interrogées ont reconnu avoir déjà été confrontées à des agressions sur les pistes.

Un coût de près de 215 millions

La Suva a chiffré les coûts des accidents de ski pour 2005 à 183,4 millions de francs et ceux de snowboard à 31,5 millions.

De son côté, la REGA note une nouvelle fois que plus les conditions de ski sont bonnes, plus le nombre de personnes sur les pistes est élevé et donc également celui des accidents.

Le nombre d'interventions qu'elle a eu faire cet hiver est pour l'instant supérieur à la moyenne, a indiqué son porte-parole Thomas Kenner en précisant que le nombre exact sera publié à la fin de la saison.