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Les capitales européennes soutiennent la fermeté face à la Suisse

Le ministre français Jean-Yves Le Drian en discussion avec ses homologues à Bruxelles. [Anadolu Agency/AFP - Dursun Aydemir]
Les capitales européennes soutiennent la fermeté face à la Suisse / Le 12h30 / 2 min. / le 19 février 2019
Les ministres de l'UE en charge des affaires européennes soutiennent l'accord-cadre négocié avec Berne sur les relations entre les deux parties. Mais le ton de leur rapport, publié mardi, a failli être plus sévère.

Dans ce document bisannuel sur les relations Suisse-UE adopté mardi matin, les ministres appellent le Conseil fédéral à soutenir cet accord-cadre institutionnel et rappellent qu'en l'absence de ce cadre, les accords bilatéraux d'accès au marché ne seront pas actualisés.

Paris adepte d'une position plus radicale

La France, qui veut mettre la pression sur la Suisse, aurait souhaité des conclusions plus radicales, a appris la RTS. Mais les Allemands ont contribué à arrondir les angles, au moins dans la forme: Berlin ne veut pas braquer les Suisses avec des formules trop fortes, qui pourraient se révéler contre-productives.

Sur le fond, le message est cependant sans ambiguïté malgré des sensibilités différentes parmi les Etats-membres de l'UE. "Quand on lit d'une manière attentive ce texte, il est quand même très précis", analyse l'ancien ambassadeur de Suisse auprès de l'Union européenne Alexis Lautenberg dans le 12h30. "Il n'y a pas d'agressivité, mais des attentes qui sont formulées d'une manière très claire (…) et qui - en partie - vont au-delà de ce à quoi on pouvait s'attendre."

La question du marché suisse des services

Les pays membres de l'UE demandent par exemple une discussion urgente sur l'ouverture du marché suisse des services, un point qui met Berne sur la défensive. Les grandes banques sont certes favorables à un accord sur les services financiers mais plus largement, la question fait problème côté helvétique.

Et si les capitales européennes relancent le débat aujourd'hui, c'est tout sauf anodin estime Alexis Lautenberg: "C'est un pas très important. On a parlé des services lors des premières bilatérales, on en a parlé dans les deuxièmes… Chaque fois, la Suisse a préféré ne pas faire ce pas à ce moment-là. Maintenant, c'est intéressant que l'UE mentionne cela. Pas d'une manière très ferme et immédiate, mais ça indique, au fond, une volonté d'intégrer plus systématiquement la Suisse que ça ne l'a été jusqu'à maintenant."

Alors que la Suisse ne sait pas encore si elle veut d’un accord-cadre institutionnel, l’Union européenne, elle, semble donc déjà réfléchir à l’étape suivante.

Guillaume Meyer/oang

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