Le changement climatique figure parmi les trois principales préoccupations des Suisses: c'est ce qui ressort du deuxième baromètre électoral pour 2019 publié jeudi.
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Selon ce sondage réalisé par l'institut Sotomo pour le compte de la SSR, 38% des personnes interrogées estiment que l'avenir du climat est une priorité politique. Et 23% d'entre elles en feront même un critère déterminant lors des prochaines élections fédérales.
Large consultation interne
La tendance n'a pas échappé à la présidente du PLR Petra Gössi, qui annonçait samedi dernier sa volonté de rafraîchir la politique climatique du parti. Petra Gössi se garde d'en dire trop, mais annonce une large consultation interne pour amorcer un changement de stratégie. La gauche, de son côté, crie à l'opportunisme politique et à l'effet d'annonce.
Si le PLR veut dépasser le PS aux prochaines élections fédérales, il doit rassembler des voix ailleurs que dans sa base, par exemple auprès de l'électorat vert'libéral, sensible à l'enjeu climatique. Mais pour obtenir des résultats électoraux, il faudra une mise en oeuvre concrète de ce changement de stratégie. Or, pour le moment, sur des dossiers précis, Petra Gössi reste vague, comme l'avait été son prédécesseur Philipp Müller. En 2013 déjà, il voulait "développer le profil écologique du parti", ce qui au final n'avait pas donné de grand résultat ni suscité un grand engouement au sein de sa formation.
En terrain miné
L'histoire pourrait se répéter. La base du PLR n'est pas unanime pour verdir les positions du parti, ou pas à n'importe quelle condition: évoquer une taxe écologique revient par exemple à avancer en terrain miné. Selon le dernier baromètre électoral, si le changement climatique figure au sommet des préoccupations des Suisses, elle se trouve en queue de classement chez les électeurs libéraux-radicaux.
Andreas Ladner, politologue et professeur à l'IDEAP, souligne l'importance du "branding" des partis. "Le climat préoccupe beaucoup, en raison notamment des catastrophes récentes. Il va donc influencer les électeurs et électrices, au détriment du PS, en faveur des Vert'libéraux et des Verts. Ce sont les partis qui portent le souci écologique dans leur nom qui vont en profiter. Le PS, qui est pourtant lui aussi assez clairement positionné pour une protection du climat, a beaucoup plus de mal", analyse-t-il au micro de La Matinale de la RTS vendredi.
Une vague de fond en faveur des partis estampillés "écolo-conscients" lui semble toutefois peu probable. "On ne sait pas comment les préoccupations vont évoluer. On est encore loin des élections, donc cela dépendra beaucoup des discussions et d'autres événements. On ne sait pas encore comment ça va se passer avec l'Europe, tout peut encore changer."
Marc Menichini/kkub