La mesure, annoncée mardi par l'Office fédéral des routes,
permettra de fluidifier le trafic aux heures de pointe. Il s'agit
d'un projet-pilote en Suisse, selon le communiqué .
Effet "stop and go"
Aujourd'hui, le tronçon Morges-Ecublens est l'un des plus
chargés du pays avec un trafic moyen de 82'000 véhicules par jour.
Ce nombre élevé de véhicules provoque aux heures de pointe des
bouchons quotidiens dans les deux directions. Ils entraînent une
perte de temps pour le conducteur de l'ordre de 10 à 15
minutes.
L'utilisation de la bande d'arrêt d'urgence dans les deux sens
permettra d'éviter le trafic discontinu (effet "stop and go"), qui
est dangereux. Elle rendra la section autoroutière plus sûre, tout
en tirant parti de l'infrastructure existante, souligne
l'OFROU.
L'ouverture temporaire de la troisième voie sera gérée par un
système de capteurs mesurant la densité et la vitesse du trafic. En
régime normal, la vitesse maximale sera de 120 km/h. En cas
d'utilisation de la bande d'arrêt, elle sera abaissée pour tenir
compte de la charge de trafic élevée et de l'absence de dégagement
latéral.
Evaluation du projet
La mise à disposition de cette troisième voie ne dépendra pas
d'un facteur horaire, précise l'OFROU. Un incident causant un
ralentissement rendra la bande d'arrêt d'urgence aussitôt
praticable, même en dehors des heures de pointe.
Dès la mise en service, le fonctionnement de ce projet pilote sera
contrôlé par une collecte suivie d'information. Seront notamment
évalués la compréhension et le respect de la signalisation par le
public, l'effet des mesures de gestion du trafic ou encore
l'évolution de la sécurité.
Un bilan sera effectué après une année d'observation. Il portera
notamment sur le nombre d'accidents et la fluidité du trafic.
L'expérience pourrait ensuite être reproduite ailleurs, a noté
Silvia Müller Devaud.
ats/dk
Travaux d'aménagement nécessaires
Le coût du projet est devisé à 34 millions. Les travaux d'aménagement démarreront le 4 mai et dureront huit mois.
Il s'agira notamment de renforcer sur 6,3 km la structure de cette "troisième voie" pour y permettre la circulation des camions, a expliqué Silva Müller Devaud, porte-parole de l'OFROU.
Le marquage au sol devra être modifié et une signalisation mise en place.
Pas la solution miracle
Dans son communiqué, l'OFROU explique que l'ouverture de la bande d'arrêt d'urgence n'est pas adaptée pour supprimer durablement les goulets d'étranglement.
Elle est envisageable lorsque de graves lacunes de sécurité ou de fluidité sont constatées aux abords d'une agglomération, note l'administration.