Selon les prévisions de Santésuisse, le taux moyen des réserves
des caisses maladie à la fin de l'année devrait tomber à 7,5%, soit
nettement au-dessous du seuil fixé par la loi. Mais le montant des
avoirs à disposition de chaque assureur peut différer fortement
d'une caisse à l'autre.
Forte chute
Le document se base sur la situation financière des assureurs à
fin septembre 2008. A cette date, les réserves globales des membres
de Santésuisse dépassaient à peine le minimum légal (entre 10% et
20% selon la taille des caisses), selon l'organisation.
Lors de l'introduction de la Lamal en 1996, les réserves se
montaient en moyenne à 25,7% des primes, selon les chiffres de
l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). En 2007, leur niveau
était de 20,2%. Une enquête de l'OFSP consacrée notamment à cette
problématique des réserves est actuellement en cours. Les résultats
seront connus à la fin du mois de février.
Décisions politiques en cause
Les assureurs estiment que la situation actuelle est la
conséquence des décisions politiques et des pressions exercées par
la Berne fédérale pour limiter la hausse des primes. Selon
Santésuisse, l'impact de la crise financière dans la chute du taux
de réserves est négligeable.
Dans la presse dominicale, Claude Ruey a d'ores et déjà mis en
garde les assurés pour l'an prochain. Selon le nouveau président de
Santésuisse, des hausses de primes atteignant parfois 10% ne
pourront "probablement pas" être évitées. Une déclaration
accueillie avec scepticisme. (voir
ci-contre)
tsrinfo.ch/Didier Kottelat
Retour sur les propos de Claude Ruey
Réagissant dans Le Temps de mardi aux propos de Claude Ruey, Pierre-Yves Maillard, président de la conférence des directeurs cantonaux de la santé, affirme que parler de hausses des primes allant jusqu'à 10% "ne veut rien dire".
Les augmentations dépendent des assureurs et des cantons, selon le conseiller d'Etat vaudois. L'annonce du président de Santésuisse vise à "préparer le terrain en vue des prochaines négociations", affirme-t-il.
Pierre-François Unger est du même avis. Pour le ministre genevois de la Santé, il serait possible, à Genève, de ne pas toucher aux primes durant "quelques années" en puisant dans les réserves des caisses, "qui atteignaient 42% à la fin 2007".
Peter Indra, vice-directeur de l'OFSP, accueille lui aussi le chiffre avancé par Claude Ruey avec scepticisme. "Tout de même, 10% me semble assez élevé", note le haut fonctionnaire dans les colonnes du Temps.