Femmes et hommes ont distribué des sacs rouges pour l'"Equal Pay Day" vendredi dans une vingtaine de villes suisses. Des cabas accompagnés d'un argumentaire pour l'égalité des salaires femmes-hommes.
Vingt-trois ans après l'entrée en vigueur de la loi sur l'égalité, les femmes perçoivent toujours un salaire inférieur de près de 15% à celui des hommes pour un travail égal.
Le principe d'un "salaire égal pour un travail de valeur égale" est inscrit dans la Constitution depuis 1981 et figure dans la loi fédérale sur l'égalité depuis 1996.
Toutefois, selon les données de l'Office fédéral de la statistique, les femmes perçoivent encore en moyenne 14,6% de moins que les hommes pour le même travail, dans le secteur privé, rapporte aujourd'hui l'édition de Business & Professional Women. L'écart est de 12,5% dans le secteur public.
Les femmes travaillent gratuitement pendant 53 jours
En Suisse, la journée internationale de l'égalité salariale tombe cette année le 22 février, car les femmes actives ont travaillé gratuitement jusqu'à cette date.
Leurs collègues masculins perçoivent, eux, leur salaire depuis le 1er janvier, rappelle Business & Professional Women dans un communiqué. L'association ajoute qu'il n'y a pas de raisons valables à cette situation.
Stéphanie Jaquet et les agences
Coalition internationale pour l'égalité salariale
Le Bureau International du Travail (BIT), ONU Femmes et l'OCDE ont fondé, en septembre 2017, la Coalition internationale sur la rémunération égale (EPIC).
Cette coalition multipartite veut contribuer à clore l'écart de salaire entre femmes et hommes, réalisant par là l'objectif 8.5 du plan de développement durable de l'ONU: "D’ici à 2030, parvenir au plein emploi productif et garantir à toutes les femmes et à tous les hommes, y compris les jeunes et les personnes handicapées, un travail décent et un salaire égal pour un travail de valeur égale".
Selon les Nations unies, "malgré leur présence croissante dans la vie publique, les femmes continuent de consacrer 2,6 fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques et non rémunérées".