«Nous acceptons de suspendre la mesure prise le 16 octobre 2008
et d'effectuer à nouveau des heures supplémentaires, jusqu'au 8
février, pour sauvegarder la République et assurer la sécurité des
biens et des personnes», annoncent solennellement les trois
syndicats policiers du canton dans un communiqué diffusé mardi.
Les policiers affirment vouloir ainsi honorer leur serment de
fidélité au canton, alors que se profile un «événement présentant
une probabilité très importante de débordements, voire de violences
urbaines».
Ils présentent cette décision qualifiée d'»historique» comme un
geste de bonne volonté, puisque les négociations avec l'Etat sur
leurs conditions de travail n'ont pas abouti. L'autre mesure de
lutte syndicale enclenchée le 16 octobre, la grève des amendes
d'ordre et des contraventions, est par ailleurs maintenue.
Hantés par le G8
Même s'ils ont désormais l'assurance que la police assurera un
encadrement adéquat de la manifestation, les partis de droite,
hantés par les dérapages des événements du G8 en 2003, font flèche
de tout bois pour empêcher sa tenue à Genève. Les démarches contre
le rassemblement anti-capitaliste s'accumulent ces derniers
jours.
Le Parti libéral annonce mardi le dépôt d'une motion demandant son
interdiction. Un texte auquel se rallie le PDC. Les deux partis
font état d'un «risque avéré de troubles de l'ordre public».
L'UDC avait pris les devants en déposant une résolution demandant
de refuser toute demande de manifester en lien avec le World
Economic Forum (WEF). Le Mouvement Citoyens genevois (MCG) lui a
emboîté le pas. Virulentes dans le ton, les deux formations
refusent que Genève s'ouvre à la venue des «casseurs».
Encadrement strict
Plus nuancé, le PRD exige pour sa part non pas l'interdiction de
la manifestation, mais son encadrement strict et une modification
du parcours prévu afin d'éviter les zones d'activités commerciales
et administratives sensibles.
Même les grands partis de gauche se montrent très circonspects.
Surtout le Parti socialiste. Joint par l'ATS, son président René
Longet parle d'une «manifestation piégée, avec des risques de
dérapages certains», à laquelle il faut imposer des conditions très
restrictives.
Pour sa part, le gouvernement marche sur des oeufs. Il n'a pas
encore annoncé sa décision définitive quant à l'autorisation ou non
de la manifestation nationale contre le World Economic Forum (WEF),
convoquée notamment par ATTAC Suisse. D'après les services du
magistrat chargé de la police, Laurent Moutinot, une communication
officielle à ce propos interviendra dans les jours à venir.
ats/bri
Appel à "calmer le jeu"
Seuls contre les autres formations politiques de Genève, les Verts estiment que le droit de manifester doit primer.
Pour leur présidente Anne Mahrer, il faut maintenant arrêter de faire monter la pression autour de l'événement et «calmer le jeu» en délivrant un message pacificateur.
Le parti ne soutient pas pour autant la manifestation.