Basée à Sion, en Valais, la start-up Nivitec est née en septembre 2018. Ses trois cofondateurs développent un drone destiné à sauver des vies. L’engin est muni d’une antenne capable de repérer les signaux émis par les détecteurs de victime d’avalanche.
En survolant la zone de manière autonome, l’appareil repère et marque l’emplacement des personnes ensevelies sous la neige. Le projet est encore en développement. "On vise un prototype à la fin de l’hiver et on aimerait qu’il soit utilisable dans les premières stations à la fin de l’année, pour l’hiver 2019-2020", annonce Jonathan Michel, cofondateur de Nivitec.
Intervenir le plus vite possible
La compagnie aérienne Air-Glaciers s’intéresse aux travaux de Nivitec. Le drone pourrait être utilisé par les sauveteurs dès leur arrivée sur le lieu d’une avalanche.
"On va partir à deux guides dans un hélicoptère, l’idée c’est de déployer le drone dès qu’on arrive sur le site, pour faire une première recherche. Cela nous permettra de mettre nos skis, de préparer notre matériel et ainsi d’intervenir le plus rapidement possible. On espère que ça va apporter une plus-value. L’idée étant de diminuer le temps de localisation des personnes ensevelies", détaille Pascal Gaspoz, responsable des guides à la Maison FXB du Sauvetage de Sion. Le drone permet aussi de limiter le danger pour les sauveteurs, en cas de risque de sur-avalanche.
Les moyens humains restent indispensables
Le drone est également un complément intéressant pour la recherche de personnes disparues dans des zones difficiles d’accès. L’outil est capable de voler de nuit, par temps de brouillard ou à proximité de lignes à haute tension, contrairement à l’hélicoptère.
Depuis quelques mois, Air-Glaciers dispose d’un drone doté de caméras thermiques et optiques. L’engin a déjà été mobilisé lors de deux sauvetages liés à des recherches de personnes portées disparues. Une dizaine de sauveteurs d’Air-Glaciers sont formés à piloter cette machine. La Rega étudie aussi cette possibilité. "On est au début d’une nouvelle ère", estime Pascal Gaspoz. "Ça ne remplacera pas les moyens humains ni les hélicoptères, ce sera un complément appréciable à tout ce qui se passe maintenant, pour sauver encore plus de personnes."
Pascale Defrance