"Le moment est plus propice que jamais" pour l'accord Suisse-Etats-Unis

Les précédentes tentatives de conclure un tel accord - destiné à faciliter les échanges commerciaux en diminuant ou en supprimant entièrement les barrières douanières - avaient échoué, en 2006 et en 2016.

Une balance commerciale équilibrée

Aujourd'hui, l'ambassadeur veut aller de l'avant - surtout depuis que Donald Trump a réalisé la particularité commerciale de la Suisse. "La balance commerciale entre la Suisse et les Etats-Unis est une balance que nous considérons comme équilibrée, ce qui n'est pas le cas des autres pays européens", explique Edward McMullen lundi dans La Matinale. "C'est quelque chose qui a vraiment intéressé notre président: que la Suisse soit un partenaire économique aussi fort pour les Etats-Unis que les Etats-Unis le sont pour la Suisse."

En réalité, la Suisse exporte plus qu'elle n'importe depuis les Etats-Unis et le pays est le 2e partenaire commercial de la Suisse. Mais l'ambassadeur McMullen assure qu'il s'agirait d'un accord "gagnant-gagnant".

Il y a beaucoup plus de demandes de produits agricoles suisses à l'étranger.

En 2006, année du premier échec, les paysans suisses s'étaient opposés à un tel accord. Aujourd'hui, "l'économie suisse a beaucoup évolué, en particulier du côté agricole", estime l'ambassadeur. "Il y a beaucoup plus de demandes de produits agricoles suisses à l'étranger maintenant qu'il y a dix ans."

Car les pays étrangers - et les Etats-Unis notamment - sont désormais plus enclins à acheter des produits agricoles suisses. "Il y a dix ans, le fromage américain était une seule fine tranche emballée dans du plastique", se souvient Edward McMullen. Mais "le goût des Américains pour le fromage s'est considérablement développé, si bien qu'il y a une énorme demande en fromages suisses. Que ce soit la raclette, l'Emmental, le Gruyère, c'est égal... une énorme demande. Les produits naturels sont très recherchés aux Etats-Unis."

Les Etats-Unis ne veulent pas d'un accord déséquilibré qui porte atteinte à la Suisse de quelle façon que ce soit.

Dans l'autre sens, Washington espère pouvoir exporter notamment de la viande vers la Suisse. Mais Edward McMullen tient très vite à rassurer: "Du côté suisse, il y a un sérieux intérêt pour la viande américaine dans certains restaurants urbains - mais pas au point qu'on entrerait en compétition avec les produits locaux. C'est juste une valeur ajoutée pour le marché suisse de la viande, ou pour n'importe quel produit."

Les agriculteurs suisses peuvent compter sur des formidables niches aux USA.

L'ambassadeur en poste à Berne assure que les Etats-Unis ne veulent pas d'un accord déséquilibré qui porte atteinte à la Suisse de quelle façon que ce soit. "La très grosse majorité d'un accord de libre-échange concernerait les produits manufacturés et les biens et services. Cela concerne 80 à 85% des produits. Alors, la peur que les agriculteurs avaient il y a dix ans n'a plus raison d'être. Ils savent qu'ils peuvent compter sur des formidables niches aux Etats-Unis. Et si les Suisses ne buvaient pas tout leur vin, il y aurait un énorme marché pour ça aux Etats Unis."

Le diplomate souhaite donc aujourd'hui que les deux parties arrivent très vite à se mettre d'accord sur les principales lignes d'un accord - pourquoi pas l'an prochain déjà.

>> La réaction de Jacques Bourgeois (PLR/FR) dans Forum :

Keystone - Alexandra Wey

Muriel Ballaman/oang