Cent ans après la venue de la Société des Nations (SDN) à Genève, décidée après la fin de la Première Guerre mondiale et lancée au début de l'année suivante, le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a rappelé en ouverture de la session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU que la société "tombe souvent dans les mêmes pièges" depuis un siècle.
Ne pas considérer les libertés comme une évidence
Les défis posés aux droits fondamentaux vont "nous accompagner encore longtemps", a dit Ignazio Cassis. Et le premier d'entre eux, selon le conseiller fédéral, est l'indispensable besoin de continuer à se battre pour la liberté. "Si nous nous habituons à considérer la démocratie et les libertés comme une évidence, nous risquons de tomber à nouveau", a-t-il affirmé.
Ignazio Cassis a notamment mentionné la liberté d'opinion. "Même en Suisse", des avis opposés au courant dominant "peuvent fâcher", a-t-il asséné avant de rendre hommage à deux journalistes tués en 2018 pour avoir fait valoir ce droit, dont le Saoudien Jamal Khashoggi. Il a salué le "courage" de celui qui a été éliminé par les autorités de son pays.
"Nous sommes convaincus que seuls des Etats démocratiques, qui respectent l'Etat de droit, peuvent assurer la paix et la prospérité des peuples", a ajouté le conseiller fédéral.
ats/oang
Antonio Guterres inquiet des tensions sociales
Dans son discours d'ouverture de la session du Conseil des droits de l'homme, le secrétaire général de l'ONU s'est inquiété pour sa part de la montée des tensions sociales dans le monde, sans mentionner les "gilets jaunes".
"L'augmentation brutale des inégalités non seulement limite la croissance économique, mais elle est aussi source d'instabilité, de mécontentement et de revendications", a-t-il dit.
Antonio Guterres a lui aussi dénoncé les attaques contre les journalistes, dénonçant "la quasi impunité scandaleuse" sur les crimes commis à leur encontre.