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"Le tourisme n'est plus dans la masse mais dans le marché de niches"

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Sabine Rey-Mermet représente le slow tourisme valaisan
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Sabine Rey-Mermet représente le slow tourisme valaisan / La Matinale / 9 min. / le 26 février 2019
Suisse Tourisme a présenté mardi ses chiffres pour 2018, avec une tendance positive mais un tourisme de montagne un peu à la traîne. Face à la concurrence des pays voisins, l'avenir semble au marché de niches.

Le tourisme helvétique se porte à nouveau plutôt bien, avec des nuitées en progression de 3% par rapport à l'année précédente. Les Allemands et les Américains sont de retour et les Suisses (45% de la clientèle) ne sont pas en reste. Mais cette reprise semble moins nette dans le tourisme de montagne (voir encadrés).

A la tête du site internet Weekngo, qui propose de courts séjours dans des lieux insolites et magiques du Valais, du Val d'Aoste ou dans les Alpes de France voisine, Sabine Rey-Mermet n'est pas directement touchée par ce phénomène, mais pointe la concurrence des pays voisins - Autriche et France notamment - qui a une influence sur la clientèle étrangère.

"On s'est un peu reposés sur nos lauriers"

On a eu de belles années et peut-être qu'on s'est un petit peu reposés sur nos lauriers, on n'a peut-être pas anticipé le creux de la vague", analyse cette jeune femme entrepreneur de 31 ans dans La Matinale. "On a beaucoup d'hôtels à refaire complètement, on est peut-être un petit peu en retard maintenant par rapport aux pays voisins."

Sabine Rey-Mermet est persuadée que la Suisse peut faire mieux, notamment, en matière d'accueil. "Je pense qu'on peut beaucoup améliorer les prestations, même s'il y a de très bonnes choses qui se font (…) En Autriche, on sent que le client est beaucoup plus au centre de tout. On essaie vraiment de simplifier son expérience, qu'il n'ait pas besoin de marcher avec ses skis pendant plusieurs minutes pour rejoindre les remontées mécaniques, etc… Tout est pensé pour faciliter son séjour. Et je pense que là, on peut vraiment améliorer les prestations chez nous."

Viser clairement un tourisme de niches

La responsable de Weekngo est persuadée que l'avenir du tourisme passe par une offre plus ciblée. "En essayant d'adresser un message de masse, finalement on ne s'adresse à personne", dit-elle. "Donc l'idée est d'avoir des niches." Il faut cibler par exemple les couples ou les entreprises, "des offres où l'on peut s'adresser aux clients avec un message précis. Et je pense que maintenant, dans le tourisme, on doit aller vraiment dans ce sens-là. On n'est plus dans la masse mais on est vraiment dans le marché de niches."

Propos recueillis par Valérie Hauert/oang

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2018, année faste pour le tourisme suisse

Suisse tourisme a présenté mardi matin son bilan pour l'année 2018, qui montre une progression de 3,8% des nuitées par rapport à 2017, pour atteindre près de 39 millions de nuitées.



Ces bons chiffres concernent tant le marché intérieur des visiteurs suisses que les touristes étrangers: les Chinois restent très nombreux à choisir la destination Suisse; les Américains ont également été très nombreux l'an dernier. Quant aux Européens, les Allemands en particulier, ils sont de retour après des années moroses liées au franc fort.

Le tourisme de montagne souffre

Par régions touristiques, Zurich, Berne, Genève, Lucerne ainsi que les Grisons et le Valais ont tous vu leurs nuitées progresser de plus de 5% en 2017. Le Tessin a par contre essuyé un repli (-7,5%) mais suite à une forte hausse l'an passé.



La faîtière du tourisme tempère toutefois ces bons résultats, rappelant que, depuis dix ans, les régions de montagne ont essuyé un repli continu des visiteurs en provenance d'Europe (-43% pour les nuitées de ces voyageurs par rapport à 2008).