Les témoignages récoltés dans la bande de Gaza "nous ont glacé
le sang", a déclaré dimanche Carlo Sommaruga (PS/GE), membre d'une
délégation parlementaire qui s'est rendue ce week-end dans le
territoire palestinien.
Enquête exigée
Ils rendent d'autant plus nécessaire l'ouverture d'une enquête
impartiale sur les violations du droit international et du droit
international humanitaire "des deux côtés de la frontière", estime
le conseiller national. Selon lui, cette enquête devra notamment
vérifier les allégations de crimes de guerre commis lors de la
guerre à Gaza. Israël devra notamment s'expliquer sur des
bombardements qui n'ont "strictement rien à voir avec le Hamas, qui
est toujours debout".
Le socialiste dénonce notamment la destruction par l'armée
israélienne de quartiers entiers, de mosquées, de champs et
d'oliveraie ou encore de dépôts de carburants de l'ONU. Selon les
témoignages récoltés par les parlementaires suisses, le sentiment
général des Palestiniens est qu'Israël cherchait à créer un
"sentiment de panique" parmi la population de Gaza.
Cette enquête devra également se pencher sur la question des
réparations, ajoute Carlo Sommaruga. L'élu genevois cite le cas de
bâtiments financés par la Suisse pour des projets liés à la santé
psychiatrique et complètement détruits par le souffle des bombes.
Il faudra savoir qui doit payer pour reconstruire ces bâtiments,
explique-t-il, affirmant qu'Israël "a des comptes à rendre à la
communauté internationale".
Dialogue avec toutes les parties
Les quatre parlementaires demandent à la Suisse de s'engager
pour qu'une telle enquête ait lieu, ce qui permettra de tenir
compte des "légitimes préoccupations des Israéliens" de Sdérot,
souligne Carlo Sommaruga. Cette ville est la cible de tirs de
roquettes du Hamas. Les conseillers nationaux exhortent aussi Berne
à "interpeller les responsables" de bombardements sur des
infrastructures financées par la Confédération et de "rester
ouverte au contact avec toutes les parties au conflit".
La délégation - composée également des conseillers nationaux
Jean-Charles Rielle (PS/GE), Antonio Hodgers (Verts/GE) et Josef
Zisyadis (PST-POP/VD) - a notamment rencontré le chef de l'agence
de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (UNRWA) John Ging et
a visité des hôpitaux ainsi que diverses institutions
indépendantes.
ats/dk
Un an ou un an et demi de trêve?
Par l'intermédiaire des médiateurs égyptiens, Israël a demandé 18 mois de cessez-le-feu au Hamas, a déclaré dimanche un négociateur du mouvement islamiste. Le Hamas n'en propose que douze.
Le négociateur du Hamas, Aymane Taha, a précisé avoir pris connaissance auprès des responsables des services de renseignement égyptiens de la proposition formulée par le négociateur israélien Amos Gilad d'une trêve d'un an et demi.
"Mais le Hamas a présenté une contreproposition pour un cessez le-feu d'un an seulement." Taha a en outre réitéré l'exigence du Hamas de voir le blocus de la bande de Gaza totalement levé par Israël et l'Egypte.
Le Hamas a proposé que des observateurs européens et turcs surveillent les points de passage. Il s'oppose en revanche à la présence d'observateurs israéliens car "ils constituent une bonne partie du problème", selon Taha.
Interrogé la possibilité de déployer les forces du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas aux points de passage, le négociateur a répond: "C'est le Hamas qui gouverne à Gaza".
L'Egypte a exclu de rouvrir le poste-frontière de Rafah avec Gaza sans retour des observateurs européens et des forces d'Abbas, chassées du territoire par le Hamas en juin 2007.