Un célibataire salarié à hauteur de 80'000 francs et résidant à Neuchâtel payera un peu plus de 13'500 francs d'impôts. De cette somme, 3612 francs vont à la formation, 3109 à la sécurité sociale, 2162 à la santé.
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Pour le même contribuable, mais cette fois installé à Fribourg, le montant total d'impôts atteindra 11'500 francs, soit 2000 francs de moins. Pourtant, le montant investi dans la formation sera supérieur à celui de Neuchâtel, en particulier dans la scolarité obligatoire.
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Cette différence dans l'allocation des ressources peut se révéler très importante suivant les villes et les domaines. C'est le cas, par exemple, des montants investis dans le sport et les loisirs par trois chefs-lieux, Neuchâtel, Sion et Fribourg. En 2016, ces trois villes y ont consacré respectivement 19, 16,6 et 10,6 millions de francs.
A Neuchâtel, comme à Sion, l'équipe de football professionnelle joue un rôle important dans la vie de la commune, qui la supporte financièrement. Malgré des impôts élevés, le club bénéficie d'un important soutien populaire. Patrick Pollicino, chef du Service des sports de la ville de Neuchâtel, met aussi en avant "une politique différente de celles des autres villes romandes", qui permet notamment l'organisation de camps multisports pour les enfants pendant les vacances scolaires.
A Fribourg, au contraire, la ville s'appuie davantage sur les clubs pour l'animation sportive. Corollaire, une charge moins lourde pour les contribuables mais aussi des associations qui tirent la langue. Pour Luc Tomasetti, président du Fribourg Natation, les infrastructures sont insuffisantes. "On a atteint la limite maximum de membres. On pourrait en avoir plus si on avait plus de bassins (...). Aujourd'hui, les piscines manquent."
La ville se défend en soulignant les investissements dans sa salle de basket et la rénovation de la patinoire de Saint-Léonard, mais reconnaît un certain retard. "Le conseil communal est convaincu qu'il doit faire des efforts, que ce soit en matière scolaire ou sportive", explique Pierre-Olivier Nobs, conseiller communal en charge des sports. L'élu assure que Fribourg s'efforce de combler l'écart. "La problématique c’est que tout arrive un peu en même temps", ajoute-t-il.
A l'arrivée, la part des dépenses de Sion et Neuchâtel dans la culture, le sport, l'église et les loisirs excède de 20% la part moyenne des villes suisses de taille équivalente. A Fribourg, on se situe au contraire 29% en dessous de cette moyenne. Des différences qui s'expliquent autant par des questions de priorités que par les mannes à disposition.
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Julien Chiffelle, avec la collaboration de Tybalt Félix. Calculateur développé par Angelo Zehr de l'équipe SRFdata.