Une participation de la Suisse à la mission Atalante par le
biais de soldats serait "très importante", a déclaré Javier Solana
à l'issue d'un entretien avec la conseillère fédérale dans la
capitale européenne. Un soutien financier n'est pas prioritaire, a
t-il ajouté.
Une décision rapide
La cheffe de la Diplomatie a relevé de son côté que les besoins
de l'UE en ressources militaires et juridiques correspondent aux
intérêts de la Suisse. Les navires marchands helvétiques qui
transitent par le Golfe d'Aden ne peuvent être protégés "qu'en
solidarité avec l'Union européenne", a ajouté Micheline Calmy-Rey.
La conseillère fédérale a promis à son hôte une "décision rapide"
du gouvernement sur ce dossier.
Si le Conseil fédéral n'a pas abordé le sujet lors de sa séance de
mercredi, l'envoi de soldats dans le cadre de la mission
antipirates de l'UE au large de la Somalie ne fait pas
l'unanimité.
Un sujet qui est encore à débattre
Sur le principe, le ministre de la défense Ueli Maurer est
opposé à un tel engagement, a indiqué mercredi son porte-parole
Jean-Blaise Defago. Mais si la décision devait être positive, les
meilleures troupes devraient être envoyées, estime le conseiller
fédéral, selon qui le département de Micheline Calmy-Rey est
compétent pour ce dossier.
Avant de se concrétiser, la participation de soldats suisses à la
mission anti-pirates européenne devrait également être approuvée
par le Parlement. Le chef de l'armée par intérim André Blattmann
avait déclaré début janvier que l'armée était prête à mettre
jusqu'à 30 soldats à disposition de la mission.
L'UE a déployé cinq frégates et trois avions de surveillance
maritime dans le cadre de cette opération anti-piraterie appelée
Atalant». En 2008, environ 140 navires étrangers ont été attaqués
au large de la Somalie, pays en guerre depuis 1991, et les actes de
piraterie dans la région ont augmenté de près de 200% par rapport à
2007, selon le Bureau maritime mondial.
ats/cer
Une unité spéciale existe déjà
En janvier dernier, la majorité de la Commission de politique extérieure du Conseil national s'est montrée sceptique sur le sujet. Elle estime que la Suisse ne dispose pas de suffisamment de troupes spécialisées et qu'elle n'aurait pas de droit de parole dans la direction de l'opération.
Trente-cinq navires naviguent sous pavillon helvétique avec 600 marins dont six Suisses à leur bord. Ces bateaux traversent régulièrement le Golfe d'Aden.
En décembre, les pirates ont attaqué pour la première fois un navire suisse. A la suite de cet incident, les armateurs suisses ont demandé la protection de la Confédération.
L'armée suisse dispose d'une unité spéciale, AAD10, mise sur pied pour intervenir dans de tels cas. Elle est destinée à sauver des Suisses en situation d'urgence lors de conflits à l'étranger.