C'est la première fois qu'un conseiller d'Etat fait une telle
déclaration. Jusqu'à présent, ceux qui s'étaient exprimés étaient
plutôt sceptiques, voire clairement opposés.
En charge des questions d'asile, Erwin Jutzet explique sa position
par des raisons humanitaires, mais aussi en tant que signe de bonne
volonté à l'égard du nouveau président américain.
Concertation avec le Conseil fédéral
La prise de position du chef du département fribourgeois de la
Sécurité et de la Justice est aussi une bonne nouvelle pour le
Conseil fédéral, qui s'est dit prêt à accorder l'asile à deux ou
trois anciens détenus de Guantanamo, mais cela n'est possible que
si des cantons sont prêts à les accueillir. Et Fribourg est donc le
premier à sortir du bois.
Mais le socialiste ne veut pas faire de pro-activisme. A Berne de
nous contacter, a-t-il en substance déclaré sur les ondes de la
RSR. «Personnellement, je suis clairement pour l'accueil d'un ou
deux de ces individus», a-t-il expliqué mardi à «Forum», tout en
soulignant que pour prendre une telle décision, il devrait
concerter et obtenir l'aval de tout le Conseil d'Etat.
RSR/sbo
Le Conseil fédéral entre en matière
Dans la foulée de la décision de fermeture de Guantanamo prise par le président américain Barack Obama, le Conseil fédéral s'est dit prêt, mercredi 21 janvier, à étudier une éventuelle prise en charge de détenus de la prison américaine.
Mais le gouvernement a précisé sa volonté d'analyser cette possibilité de manière "détaillée et minutieuse", en particulier les aspects sécuritaires et juridiques.
En accueillant des ex-détenus de Guantanamo, la Suisse apporterait ainsi sa contribution à la fermeture du camp controversé, a estimé Micheline Calmy-Rey dans un entretien le 25 janvier à la NZZ am Sonntag.
Washington avait fait une demande en ce sens à Berne en décembre dernier. En novembre, la Suisse avait cependant rejeté la demande d'asile de trois anciens détenus.
Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Manfred Novak, a estimé qu'un petit pays comme la Suisse devrait accueillir tout au plus deux ou trois prisonniers.