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"En politique, on m'a ouvert les bras, car j'étais une femme"

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Carole Basili, députée suppléante au Grand Conseil valaisan
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Carole Basili, députée suppléante au Grand Conseil valaisan / La Matinale / 10 min. / le 1 mars 2019
Carole Basili a été élue députée suppléante au Grand Conseil valaisan en 2017: c'est son premier mandat politique. Membre du PDC du Valais romand, avocate et notaire, elle a trente ans et est mère d'un petit garçon de six mois.

Ce qui a motivé Carole Basili à se lancer en politique, c'est de pouvoir participer à la vie de son canton, de son district et de son village: "Quoi de mieux que se lancer en politique pour participer de manière active au débat: c'était vraiment ma principale source d'engagement," lance, enthousiaste, la jeune femme au micro de La Matinale.

"L'idée de stabilité m'a séduite"

Mais pourquoi avoir choisi le Parti démocrate chrétien, qui garde une image assez conservatrice, voire pas toujours très progressiste? Pour l'avocate, c'est l'idée de stabilité qui l'a séduite: "Un centre qui est affirmé: ni de gauche, ni de droite, mais du centre: ça m'a tout de suite plu, car j'ai eu l'impression que le PDC cherchait toujours un équilibre entre plusieurs pôles et que, selon les sujets, on pouvait se trouver en accord avec des idées socialistes ou en accord avec des idées plutôt radicales et que, en fait, c'était plus le débat qui importait que de savoir si on devait aller d'un côté ou de l'autre. C'est vraiment la recherche de la solution la plus pragmatique et la plus centriste qui m'intéressait".

"Famille, solidarité et amour"

Quant au "C" chrétien du parti, elle s'y retrouve tout en avouant ne pas être une "catholique pratiquante assidue", car "ce sont les valeurs chrétiennes qui ont façonné le Valais".

Les valeurs défendues par la chrétienté peuvent pour elle aider à poser les bases d'une société saine et solide: "Cette idée de famille, de solidarité, un peu d'amour des uns des autres – je caricature – ça m'a séduite". Pour elle, ces valeurs sont universelles "et elles se retrouvent dans le PDC, donc ça ne me pose aucun problème".

"J'ai été poussée et encouragée parce que j'étais une femme"

Née en 1988, celle qui mène de front une carrière d'avocate, de notaire, de jeune politicienne et de mère, Carole Basili pense "avoir bénéficié de toute l'avancée féminine qui avait été faite auparavant; des prédécesseur.e.s femmes et hommes, je précise bien": "Moi, j'ai été poussée, encouragée, parce que j'étais une femme, parce qu'on avait envie de femmes jeunes, sur la liste du PDC, mais aussi dans ma profession: on m'a ouvert les bras parce que j'étais une femme. Et peut-être aussi grâce à des qualités – ce que j'espère! – mais je ne me suis pas sentie freinée là-dedans".

Elle reconnaît toutefois que concilier le tout est "une sacrée organisation quotidienne" dans laquelle elle peut compter sur l'aide de son mari pour qui "l'égalité n'est pas simplement une théorie, mais c'est de la pratique, du partage des tâches". Les familles ont besoin de soutien et, pour elle, les hommes, notamment, devraient plus avoir l'opportunité de choisir leur temps de travail et de baisser leur pourcentage, sans que cela soit mal vu.

En politique, Carole Basili avoue être contre les quotas: "Simplement parce que j'ai toujours l'utopie qu'on est choisi pour sa compétence et pas parce qu'on est une femme ou un homme".

Doris Leuthard, un modèle

Pour l'instant, la jeune femme ne se voit pas forcément faire un grand parcours en politique: elle se dit très satisfaite de sa position actuelle et n'avoir pas de plan de carrière défini.

Quant à savoir qui l'inspire plus entre Viola Amherd et Doris Leuthard, elle penche plutôt pour la seconde: "C'est un modèle pour toute femme, rien que parce qu'elle est pétillante, elle est fraîche, elle était toujours souriante, avec une poigne sur les dossiers qui m'a beaucoup plu".

Propos recueillis par Valérie Hauert/sjaq

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