Un congé paternité rémunéré de quatre semaines comme le propose une initiative populaire, ou alors celui de deux semaines proposés par des conseillers aux Etats dans un contre-projet indirect? Les entreprises ne veulent ni de l'une ni de l'autre, craignant une nouvelle augmentation de leurs charges salariales pour financer un tel congé.
Selon les représentants de l'économie - l'Union patronale suisse, Economiesuisse ou encore l'Union suisse des arts et métiers (USAM) - ces charges seront à l'avenir déjà largement sollicitées pour garantir la prévoyance vieillesse. Étendre l'Etat providence pour les jeunes pères serait irresponsable, selon l'USAM.
"Auto-régulation"
Les patrons craignent également les absences supplémentaires en cas de congé paternité étendu. L'USAM y voit une source de problèmes organisationnels et logistiques pour les petites et moyennes entreprises. Leurs représentants plaident pour plutôt pour l'auto-régulation.
Pour l'Union patronale suisse, le congé paternité fait partie des questions qui doivent se négocier dans le cadre des conventions collectives. Et d'après l'USAM, de nombreuses CCT contiennent aujourd'hui déjà des dispositions plus étendues que les un ou deux jours d'absence inscrits dans la loi actuellement, à l'instar des 14 semaines de congé paternité que l'entreprise Novartis va proposer dès juillet prochain.
Vers une majorité au Parlement
Quelles sont les conséquences politiques de cette absence de soutien des milieux économiques? Le PLR est divisé, et l'UDC de son côté s'est alignée sur les positions des patrons. En revanche, tous les autres partis sont en faveur d'un congé paternité de deux semaines. Cette proposition pourrait donc trouver des majorités au Parlement.
Marc Menichini/kkub