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Les alcootests ne seraient pas vraiment efficaces

Les alcootests utilisés par la police ne sont pas totalement fiables.
Les alcootests utilisés par la police ne sont pas totalement fiables.
Les appareils utilisés par les polices cantonales pour mesurer l'alcoolémie des automobilistes sont imprécis, selon deux études publiées mercredi. La Confédération est au courant, mais n'y voit pas de problème. Au contraire, elle souhaite multiplier les alcootests à l'avenir.

L'Université de Zurich a publié deux études qui montrent que les
alcootests utilisés par les polices cantonales indiquent des
valeurs en moyenne 20% inférieures au taux d'alcool présent dans le
sang.

Les automobilistes profitent de cette imprécision. Un conducteur
contrôlé avec moins de 0,8 pour mille dans le sang ne doit pas se
rendre à l'hôpital pour y subir une prise de sang et s'en sort avec
une amende moins salée.

Problème de coefficient

Selon les chercheurs, l'imprécision des alcootests est due à
plusieurs facteurs mais essentiellement à un coefficient. Celui-ci
permet de déduire le taux d'alcool présent dans le sang à partir de
celui mesuré dans l'haleine, a expliqué Peter Iten, professeur à
l'Institut médico-légal de l'Université de Zurich devant la
presse.



Pour obtenir la valeur sanguine, l'alcootest multiplie la valeur
mesurée dans l'haleine par 2000. Pour que les alcootests deviennent
plus précis, Peter Iten propose de fixer ce coefficient à 2400.
"Non", répond la Confédération.

Ne pas punir les innocents

Berne a volontairement fixé le facteur à 2000, afin de s'assurer
qu'aucun innocent ne soit puni, a expliqué le porte-parole de
l'Office fédéral des routes (OFROU) Thomas Rohrbach. Ce serait "une
catastrophe du point de vue constitutionnel". L'OFROU préfère
prendre le risque de ne pas condamner des automobilistes légèrement
alcoolisés. "Le système actuel est simple et efficace", juge Thomas
Rohrbach.



Depuis l'abaissement en 2005 du taux d'alcool autorisé au volant à
0,5 pour mille et l'introduction des nouvelles règles concernant
l'utilisation des alcootests, le nombre de victimes d'accidents
causés par l'alcool a diminué quasi de moitié, souligne-t-il.



ats/boi

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Nouveau fonctionnement en vue

Le programme Via Sicura mis en consultation jusqu'au 15 mars propose de toute façon un changement de système de contrôle de l'alcoolémie.

La Confédération souhaite que la prise de sang ne soit plus utilisée qu'exceptionnellement.

Le contrôle de l'haleine aurait valeur de preuve aussi pour des concentrations d'alcool dans le sang supérieures à 0,8 pour mille.

Les valeurs limites sanguines seraient alors remplacées par des valeurs limites d'alcool dans l'haleine.

Les tests sanguins ne concurrenceraient ainsi plus les alcootests.

Selon l'OFROU, le but de cette réforme est de permettre à la police de faire quatre fois plus de contrôles d'alcool au volant.

Aujourd'hui, lorsqu'un conducteur a plus de 0,79 pour mille, les agents doivent l'accompagner à l'hôpital et perdent ainsi du temps.

Les exigences du TCS

Dans une prise de position publiée mardi, le Touring Club Suisse refuse ce point de la réforme Via Sicura, car les alcootests ne sont pas fiables.

Le TCS exige que la Confédération examine la proposition du professeur. Iten de relever le coefficient de calcul du taux d'alcool à 2400.