On respire mal dans deux salles de classe sur trois, en Suisse. C'est le constat que fait l'Office fédéral de la santé publique, qui a analysé la quantité de CO2 dans une centaine de classes pendant deux ans. Seule une salle sur trois présente une qualité d'air suffisamment bonne.
Ainsi, pour les deux tiers des salles de classe, le seuil de CO2 était supérieur à 1400 parties par million (ppm).
"Ces mesures sont relativement difficiles à expliquer. 2000 ppm, c'est la valeur maximale à laquelle on devrait s'attendre dans n'importe quel bureau. En dessous de 1400 ppm, on a un air de bonne qualité", détaille Roland Charrière, chimiste et directeur suppléant à l'OFSP, lundi dans le 12h30.
L'OFSP a d'ailleurs développé un simulateur en ligne, SIMARIA, qui permet d'évaluer la qualité de l'air dans une pièce.
Conséquences sur la concentration et la santé
Les valeurs mesurées ne sont pas dangereuses pour les élèves, mais la qualité de l'air a un effet sur la concentration, elle peut donner des maux de tête et des allergies à certains micro-polluants présents dans les locaux mal aérés.
Il ne s'agit toutefois pas d'une exception suisse: le constat est similaire dans d'autres pays européen. En cause, notamment, le nombre d'élèves par classe.
Aérer plus souvent
Il faudrait aussi aérer plus souvent: le matin, pendant les pauses et en début d'après-midi. Il s'agit de la première mesure testée par l'OFSP dans des classes-pilotes. Mais ce n'est pas toujours suffisant, et très dépendant d'une prise de conscience des enseignants.
L'OFSP propose aussi un concept d'aération pour les rénovations ou les nouvelles constructions.
Mais il s'agit de suggestions, ces normes ne sont pas obligatoires. Elles pourraient le devenir si le Parlement s'en empare et décide de légiférer.
Alexandra Richard/jvia