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Petit "oui" à la 11e révision bis de l'AVS

En Suisse, les femmes ont une espérance de vie de 84 ans et les hommes de 79 ans.
Tout reste à faire pour la nouvelle mouture de la 11e révision de l'AVS.
La 11e révision bis de l'AVS reste en travers de la gorge d'une majorité du Conseil des Etats. La hausse de la retraite des femmes à 65 ans compensée par une aide à la retraite anticipée des bas revenus n'a passé la rampe jeudi que par 16 voix contre 10 et 12 abstentions.

Sans surprise, l'opposition la plus nette est venue de la gauche
lors du vote sur l'ensemble. Mercredi, lors de la première partie
du débat, Liliane Maury Pasquier (PS/GE) avait critiqué "une demi
mesure", insuffisante à ses yeux pour contrebalancer les inégalités
de fait qui continuent de frapper les femmes. Elle s'était aussi
élevée contre le ralentissement prévu de l'adaptation des rentes à
l'inflation.



De son côté, une bonne partie du PLR et de l'UDC avait annoncé
qu'elle ne soutiendrait le projet que du bout des lèvres, au mieux.
Pour ce camp, la situation de l'AVS ne permet pas de déroger à une
baisse purement mathématique des rentes. Il jugeait en outre le
système proposé mal ciblé et arbitraire.

Retour au National

Le dossier retourne au Conseil national. Ce dernier devra en
particulier se prononcer sur le concept, adopté mercredi par le
Conseil des Etats, visant à faciliter financièrement le départ de
la vie active dès 60 ans pour les personnes gagnant moins de 82'080
francs par an. Ce "compromis", qui prévoit que les rentes soient
modulées en fonction du revenu et du nombre d'années
d'anticipation, devrait être financé par les caisses fédérales à
hauteur de 400 millions de francs par année.



Il serait limité à dix ans et ne vaudrait pas pour les rentes
versées à l'étranger. Le National n'a pas voulu en mars 2008
accorder un tel coup de pouce. Il s'est contenté d'augmenter d'un
an l'âge de la retraite des femmes, avec à la clé plus de 800
millions d'économies pour le 1er pilier.



Le Conseil des Etats a fait de même, mais contrairement à la
Chambre du peuple, il a jugé nécessaire de compenser le sacrifice
demandé vu l'échec de la précédente mouture de la 11e révision de
l'AVS et les nouvelles menaces de référendum.



Quant à l'idée de "rente-pont" proposée initialement par Pascal
Couchepin pour un cercle limité de personnes, elle est désormais
définitivement enterrée. Les sénateurs ont emboîté le pas à leurs
collègues députés en refusant d'entrer en matière. Ce volet n'a
donné lieu à aucune discussion.



ats/mej

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