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Vent favorable pour geler la vente d'armes

Les pacifistes veulent geler l'exportation d'armes notamment
Les pacifistes veulent geler l'exportation d'armes notamment
Vague anti-guerre en Irak, attitude ambiguë du Conseil fédéral et recul de l'importance économique du secteur de l'armement: les promoteurs de l'initiative contre les exportations de matériel de guerre sont confiants.

Dans l'air depuis plusieurs mois, l'initiative a été présentée
officiellement vendredi à Berne. La récolte des 100'000 signatures
nécessaires, dont le délai court jusqu'au 27 décembre 2007, marche
déjà «très bien», a affirmé le conseiller national et membre du
Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) Josef Lang (Verts/ZG).

L'initiative est soutenue par une trentaine d'organisation,
GSsA, Verts et PS en tête. Les orateurs ont souligné la logique de
leur démarche au regard en particulier de l'opposition suscitée par
les interventions en Afghanistan et en Irak. Ils ont le sentiment
que la perception de la population a changé et que sa volonté de
paix s'est accrue.



Ces conflits ne servent ni la lutte contre le terrorisme ni les
droits humains, mais visent à défendre un système économique basé
sur les combustibles fossiles, a dénoncé la présidente des Verts
Ruth Genner. «L'émancipation de cette dépendance est l'une des
tâches les plus importantes en matière de politique
environnementale et pacificatrice.»

Gouvernement critiqué

Le gouvernement en a également pris pour son grade. Le
conseiller national Remo Gysin (PS/BS) a dénoncé aussi bien son
attitude à l'égard des Etats-Unis que sa politique «incohérente»
dans le domaine des armes. Les décisions du Conseil fédéral sur la
vente de chars vers l'Irak (via les Emirats Arabes Unis) et le
Pakistan, transactions devenues caduques entretemps, relevaient de
la «farce», a renchéri Josef Lang.



D'autres facteurs amènent l'antimilitariste à penser que cette
initiative contre l'exportation de matériel de guerre a plus de
chance de passer que celle de 1997. Les biens militaires visés sont
désormais définis dans la loi. Les choses sont donc claires à ce
niveau, d'après M. Lang.

Emplois

Autre argument: le poids économique des exportations de matériel
de guerre est à la baisse, elles se sont établies à 257,7 millions
de francs en 2005, soit 144,5 millions de moins qu'en 2004. «Il y a
par conséquent moins de raison que le débat se focalise sur les
emplois.»



Les promoteurs de l'initiative ont d'ailleurs inclus une
disposition transitoire afin de limiter les conséquences négatives
pour les personnes actives dans la branche. Cet article ne propose
pas de solution concrète, mais prévoit que la Confédération
soutient, pendant les dix ans qui suivent l'acceptation de
l'initiative, les régions et les employés touchés.



Il s'agirait alors d'encourager en premier lieu les entreprises
d'armement à se tourner vers la production civile, selon le
secrétaire du GSsA Andreas Cassee. L'Oberland bernois, Emmen (LU),
Stans (NW) et Kreuzlingen (TG) seraient particulièrement
concernés.



ats/sn

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Le matériel concerné

Le texte veut interdire l'exportation et le transit par la Suisse de matériel de guerre, y compris les technologies pouvant servir à en fabriquer.

Les simulateurs, les avions d'entraînement militaires comme les Pilatus, ainsi que les armes de petit calibre et leur munition sont également dans le collimateur.

Parmi les rares exceptions prévues figurent les engins de déminage humanitaire, ainsi que les armes de sport et de chasse.

Cela pour autant que ces dernières ne puissent être utilisées sous la même forme comme armes de combat.