La déclaration a été lancée devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies par l'Islande, au nom des Etats de l'UE et de quelques autres pays. Il s'agit de la première protestation d'ampleur contre l'Arabie saoudite devant l'organisme onusien.
Le document demande la libération de plusieurs militantes saoudiennes des droits de l'homme emprisonnées depuis de nombreux mois, un appel déjà été lancé mercredi par la Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet.
L'ambassadeur islandais a également "condamné dans les termes les plus fermes possibles" le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Le groupe d'Etats appelle Ryad à dévoiler toutes les données sur cette affaire et à collaborer avec la mission d'enquête de l'ONU.
La Suisse "s'est déjà exprimée"
La Suisse ne s'est pas associée à la déclaration publiée jeudi, "non pas parce qu'elle ne partage pas le contenu" du texte "mais parce qu'elle s'est déjà exprimée", a expliqué la porte-parole de la mission suisse auprès de l'ONU à Genève.
Amnesty International estime que ce refus est "profondément décevant" et "portera à nouveau gravement atteinte à la réputation de la Suisse" sur les droits de l'homme. L'ONG affirme que la normalisation ne doit pas être accompagnée d'un refus suisse de prendre position sur des militantes "arrêtées arbitrairement et torturées".
ats/oang
La Suisse déjà été critiquée ces derniers mois
Il y a moins de deux mois, en marge du Forum économique mondial (WEF) de Davos, le président de la Confédération Ueli Maurer avait affirmé qu'il souhaitait normaliser les relations avec l'Arabie saoudite après le meurtre de Jamal Khashoggi. Il avait ensuite estimé que ses propos avaient été mal compris.
Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis avait ensuite tenté d'apaiser la polémique sur cette affaire dans son discours au début du Conseil des droits de l'homme il y a dix jours, rendant hommage notamment au journaliste.