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J.-P. Gontard n'a pas versé de rançon aux FARC

Colombie: Jean-Pierre Gontard n'a rien à se reprocher, selon une enquête de la TSR
Colombie: Jean-Pierre Gontard n'a rien à se reprocher, selon une enquête de la TSR
Jean-Pierre Gontard, l'émissaire suisse en Colombie, n'a pas versé en 2001 une rançon de 500'000 dollars pour faire libérer deux employés de Novartis otages des FARC, comme le lui reproche la justice colombienne. Selon une enquête de la TSR, la rançon était plus élevée et elle a été payée par Novartis.

Dans ce documentaire, intitulé "Diplomates suisses dans le piège
colombien", qui sera diffusé jeudi soir dans l'émission "Temps
Présent", Jean-Pierre Gontard raconte pour la première fois en
détail sa mission en Colombie.



Jean-Pierre Gontard est poursuivi par la justice de ce pays,
depuis la libération d'Ingrid Betancourt, pour "gestion de fonds
d'une organisation terroriste". Il est accusé d'avoir versé près de
500'000 dollars aux FARC en 2001 pour la libération de deux
collaborateurs de Novartis pris en otages par la guérilla. Tant
Jean-Pierre Gontard que le DFAE ont démenti formellement.

Rançon payée par Novartis

En 2001, le médiateur avait été mandaté par le conseiller
fédéral Joseph Deiss pour reprendre contact avec les Forces armées
révolutionnaires de Colombie (FARC) en vue d'obtenir la libération
de deux employés du groupe pharmaceutique suisse Novartis. "J'ai
fait une erreur majeure, c'est de vouloir protéger l'entreprise",
déclare Jean-Pierre Gontard.

Le reportage de "Temps présent" révèle, documents à l'appui,
qu'une rançon de 2,5 millions de dollars a bien été payée en 2001
par Novartis pour la libération de ses employés, enlevés pendant un
an. Mais Jean-Pierre Gontard n'a servi qu'à "établir un canal de
communication" avec les FARC.



Un solde de 500'000 dollars a pu ainsi être versé par Novartis en
échange de la liberté de ses employés au Panama.



Selon le reportage d'Anne-Frédérique Widmann et de Marie-Laure
Widmer Baggiolini, les autorités colombiennes étaient parfaitement
au courant. Il montre, photos à l'appui, que la libération des
employés de Novartis a eu lieu en présence du général Gallegos,
numéro deux de la police colombienne.

Discréditer les médiateurs

Le reportage explique que les accusations de Bogota contre
Jean-Pierre Gontard font partie d'une "volonté d'attaquer tous les
médiateurs colombiens et étrangers et de les discréditer" aux yeux
de l'opinion, en même temps que "l'ingérence des Européens" dans le
conflit.



Le document montre aussi comment la médiation de l'émissaire
suisse et de son collègue français, Noël Saez, fin juin 2008, a été
manipulée pour faire croire aux ravisseurs qu'une négociation était
en cours afin de libérer Ingrid Betancourt. Cette manipulation a
contribué au succès de l'opération menée par l'armée colombienne,
au péril de la vie des émissaires européens.



"Temps présent" rend également publiques pour la première fois des
images du journaliste colombien Hollman Morris filmant la rencontre
d'un groupe de guérilleros avec Gontard et Saez dans la jungle
colombienne.



agences/lan/jeh

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DFAE: 150'000 francs par an pour la paix

La médiation suisse en Colombie a été financée à hauteur de 150'000 francs par an par le DFAE, un mandat dévolu à l'Institut universitaire d'études du développement (IUED), où Jean-Pierre Gontard enseignait.

L'objectif était de trouver le moyen de faciliter des négociations de paix entre la guérilla et les autorités colombiennes.

En contact avec la direction des FARC au plus haut niveau, le professeur affirme dans le document "désapprouver à 150% les méthodes de la guérilla".