Trois mois avant la mobilisation de ce printemps, des féministes de tout le pays ont fait entendre leur volonté de lutter contre les inégalités entre hommes et femmes.
Lors de ces Assises, première et dernière réunion nationale des collectifs avant la grève, ces centaines de femmes ont adopté un appel à la grève en 17 points, dont les revendications vont de l'égalité dans le monde du travail à l'abandon des taxes pour les produits d'hygiène féminine.
Le texte exige notamment "la réduction générale du temps de travail, au même salaire et avec un salaire minimum, pour mieux partager travail rémunéré et travail non rémunéré et parce que le modèle d'économie capitaliste déprécie les personnes et dégrade les ressources naturelles de notre planète".
Les participantes ont également réclamé "des assurances sociales qui garantissent des rentes dignes" et "des congés maternité, parentaux et pour enfant ou proche malade". Ainsi que la gratuité de l'avortement, de la contraception et la liberté de choix en matière de sexualité et d'identité de genre.
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Une dose d'énergie et de partage
Vêtues de violet, les féministes ont clamé leur détermination tout au long de la journée, entre applaudissements des événements organisés par les collectifs et slogans scandés après l'adoption de l'appel.
"Cette journée nous a donné une énergie folle", a confié à la RTS Chloé, une jeune géographe membre du collectif Femmes* Valais. "Lors du vote de l'appel, nous avons vu cette liesse, cela nous a donné de la force pour l'avenir." Un moment de partage pour des femmes qui, dans le cas du collectif valaisan par exemple, ne se connaissaient pas avant de créer ce groupe pour les préparatifs du 14 juin.
Des assises en non mixité choisie
Côté participation, cette journée à Bienne s'est tenue en non mixité choisie, ce qui signifie qu'elle n'était pas ouverte aux hommes qui se reconnaissent en tant qu'hommes.
"L'événement est non mixte, parce que nous vivons encore et toujours dans une société patriarcale", a expliqué Michela Bovolenta, secrétaire syndicale active dans la coordination de la grève. "Notre grève n'est pas contre les hommes, mais a pour but de mettre fin au patriarcat qui a fait son temps et dont on ne veut plus". Et de rappeler que les hommes peuvent se montrer solidaires de leurs compagnes, cousines ou voisines en gardant par exemple leurs enfants lors de telles réunions ou lors de la grève du 14 juin prochain.
De quoi mobiliser davantage de femmes qu'il y a 28 ans? Le 14 juin 1991, plus d'un demi-million de personnes avaient manifesté en faveur de l'égalité.
Tamara Muncanovic