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"L'UBS doit revoir sa politique salariale"

Philipp Stähelin et Didier Burkhalter, en conférence de presse.
Philipp Stähelin et Didier Burkhalter, en conférence de presse.
Les banques doivent revoir leur politique de rémunération. La commission des finances du Conseil des Etats exige de l'autorité de surveillance FINMA qu'elle élabore des directives d'ici fin mai. Elle critique le manque de transparence concernant les bonus prévus par l'UBS.

Sur le fond, la commission n'a pas remis en question
l'attribution de milliards de francs aux employés de la plus grande
banque du pays. «On ne veut pas perdre de l'énergie dans un combat
stérile; il n'y a pas eu de faute majeure», a dit Didier Burkhalter
(PRD/NE) mardi devant la presse pour justifier l'absence de
critiques.

Eclaircissements

La commission ne s'est pas étendue sur les montants en jeu, qui
varient entre 2,2 milliards à 3,8 milliards selon les points de
vue. Mais elle a tenu à expliciter les bonus prévus. «Il est
nécessaire de bien distinguer les versements effectués en 2008 sur
la base de l'exercice 2007, de ceux basés sur l'exercice 2008 qui
seront payés en 2009, et de la politique de rétribution dès
2009».



En plus des 2,2 milliards de bonus, l'UBS a prévu un montant de
1,6 milliard, réservé à la part variable des salaires et différé
sur trois ans (2010 à 2012), a précisé le président de la
commission Philipp Stähelin (PDC/TG).



De cette enveloppe, 900 millions devraient être remis en espèces
en vue de conserver les employés clés. «Cette somme n'est payable
que si l'entreprise est profitable et n'a plus besoin de recourir à
l'aide de l'Etat», a précisé Didier Burkhalter. Une autre tranche
de 700 millions devrait être versée sous forme d'options.



Ces deux programmes concernent environ 10'000 des 75'000 employés
de l'UBS. Le treizième salaire sera quant à lui limité à un maximum
de 125'000 francs. La commission «regrette une communication pas
suffisamment structurée et claire» en ce qui concerne la politique
salariale de l'UBS.

Coup de fouet à la FINMA

Plutôt que de s'arrêter au cas de cet établissement, les
conseillers aux Etats veulent accélérer les travaux de l'Autorité
de surveillance des marchés financiers. La FINMA doit publier d'ici
fin mai les directives concernant la politique de rémunération des
établissements bancaires suisses.



Les directives devront viser à «éviter les incitations à la prise
de risque inconsidérée, à encourager la réussite durable des
entreprises et à respecter les standards définis au plan
international». Si les banques devraient obtenir un délai pour
adapter leur système de rémunérations, l'UBS devrait appliquer les
normes de la FINMA dès 2009, également pour les 1,6 milliard de
francs différés, exige la commission.



ats/ant

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Bilan intermédiaire sur le sauvetage d'UBS

La commission des finances a tiré un bilan intermédiaire «satisfaisant» des mesures prises pour renforcer le système financier, malgré les nombreuses incertitudes qui demeurent.

Concernant l'emprunt à conversion de 6 milliards octroyés par la Confédération à l'UBS, plusieurs options sont ouvertes. La commission aimerait précipiter le mouvement vers un désengagement.

La Confédération pourrait convertir son prêt en capital-actions de l'UBS dès le 9 juin, a fait valoir Didier Burkhalter.

La majorité n'est pas favorable à ce que Berne reste actionnaire de la banque.

La commission a aussi été informée du redimensionnement du plan de reprise d'actifs toxiques de l'UBS. Jusqu'ici, la société de portage StabFund, créée par la Banque nationale, a repris 16,5 milliards d'actifs, répartis en plus de 2000 positions.

A terme, la BNS devrait absorber 39,1 milliards de dollars (45,9 milliards de francs) d'instruments toxiques, contre un maximum de 60 milliards initialement prévu.

StabFund prévoit un horizon de douze ans pour valoriser et revendre les actifs qui lui auront été transférés.