Peter Indra explique que la hausse des coûts de la santé dépasse
largement les prévisions des caisses maladie. L'introduction d'une
taxe de consultation est à l'étude afin de dissuader les patients
de se rendre chez le médecin pour des bagatelles.
Alors que les comptes 2008 des caisses maladie ont été déposés,
l'OFSP s'attend à ce que les pertes cumulées pour l'assurance de
base s'élèvent à 1,5 milliard de francs à la fin 2009, a expliqué
Peter Indra au journal dominical.
Grosses pertes des caisses
Les pertes des caisses s'élevaient déjà à 800 millions de francs
à fin 2008 et il faut s'attendre à ce qu'elles atteignent, selon
les estimations, de 700 à 800 millions en 2009. Les réserves
devraient ainsi régresser de 16% à fin 2008 à une fourchette
comprise entre 9% et 11% à fin 2009. Elles se situeront alors juste
au-dessous du minimum légal de 11,5%.
La baisse des réserves ordonnée par le conseiller fédéral Pascal
Couchepin n'est pas disproportionnée et ce n'est pas un problème, a
expliqué Peter Indra. Selon lui, le problème est que les coûts des
prestataires de soins en 2008 ont augmenté plus fortement que ne le
prévoyaient les assureurs.
Pascal Couchepin confirme
Ces derniers ont donc fixé leurs primes 2008 et 2009 à un niveau
trop bas. Le conseiller fédéral Pascal Couchepin confirme ces faits
dans "Sonntag". Ainsi, Helsana, comme d'autres caisses, a fixé des
primes trop basses pour faire face à la concurrence et a encore
perdu de l'argent par ses placements sur les marchés
financiers.
Celui qui parle de réserves trop importantes plaisante, a observé
le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI). Les coûts du
premier trimestre 2009 se situent déjà au-dessus de ceux de la même
période de 2009.
L'an dernier, les coûts de la santé ont progressé de 4% et il faut
s'attendre cette année à une hausse jusqu'à 5%. Les primes doivent
donc être augmentées de 11% à 13% pour la seule couverture de ces
dépenses, a calculé Peter Indra. Actuellement, il semble que l'on
ne pourra pas éviter une hausse des primes supérieure à 10% en
2010. Ce sont avant tout les coûts des traitements ambulatoires,
des laboratoires et des soins à domicile qui augmentent
constamment.
ap/hof
Les mesures envisagées par l'OFSP
Afin d'enrayer ce phénomène, l'Office fédéral de la santé publique étudie notamment l'introduction d'une taxe de consultation, prélevée en cas de visite chez le médecin.
L'objectif est de dissuader le patient de s'y rendre pour des bagatelles.
Des baisses de coûts peuvent également être obtenues par un changement des comportements des patients, relève Peter Indra, vice-directeur de l'Office fédéral de la santé publique.
D'autres mesures vont faire l'objet d'une table ronde qui réunira, le 21 avril prochain, des représentants des caisses, des médecins, des hôpitaux et de l'OFSP.
Le ministre de la Santé Pascal Couchepin apportera aussi des idées.
Pour ce dernier, il faut discuter si le Conseil fédéral peut résilier certains accords tarifaires de Tarmed contre la volonté des prestataires de soins, a-t-il expliqué à Sonntag.